« Certaines altérations épigénétiques fréquemment retrouvées dans les carcinomes épidermoïdes seraient de mauvais pronostic, d'où l'idée d'associer un médicament agissant sur l'épigénétique à l'immunothérapie, explique le Pr Christophe Le Tourneau, chef du département d'essais cliniques précoces à l'Institut Curie. PEVO est un essai clinique de phase II axé sur cette nouvelle stratégie thérapeutique ». En effet, environ 100 patients atteints de carcinomes épidermoïdes seront recrutés en France début 2020 dans 6 cohortes différentes, en fonction de la localisation de leur tumeur (poumon, ORL, col de l'utérus, canal anal, pénis et vulve). Ils recevront un traitement associant l'immunothérapie anti-PDL1, pembrolizumab, à un inhibiteur d'histone désacétylase, le vorinostat.
« Outre l'exploitation des données, l'intérêt de l'essai est aussi d'assurer une collection biologique de sang et de prélèvements afin de réaliser des analyses exhaustives et d'identifier ainsi des marqueurs prédictifs de la réponse au traitement, précise Maud Kamal, coordinatrice scientifique du projet à l'Institut Curie. Cinq pays participent au projet (France, Allemagne, Luxembourg, Italie et Hongrie), avec un financement européen de 1,6 million d'euros, un soutien de l'Association pour la recherche sur le Cancer (ARC) à hauteur de 450 000 euros et Unicancer en tant que promoteur », souligne le Pr Le Tourneau. L'analyse primaire des échantillons collectés sera réalisée dans une biobanque au Luxembourg. Puis, un second niveau d'analyse aura lieu en Allemagne et en Italie. L'essai devrait s'étaler sur 3 ans. Affaire à suivre…
D'après la conférence de presse de l’Institut Curie, le 25 juin 2019
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