Chez les hommes sans maladie cardiovasculaire, et dont le taux de LDL-cholestérol est élevé voire très élevé, la prise de pravastatine permet une baisse de la mortalité importante. C’est ce que vient de montrer la plus longue étude jamais réalisée sur ce sujet, parue dans « Circulation ». Une preuve de l’intérêt des statines en prévention primaire.
Cette analyse a été menée à partir des données obtenues dans l’étude WOSCOPS (West of Scotland Coronary Prevention Study), qui a inclus des hommes âgés de 45 à 64 ans, et les a divisés en deux groupes, l’un recevant de la pravastatine (40 mg par jour) et l’autre un placebo, pendant 5 ans. L’analyse présentée aujourd’hui montre les résultats obtenus après 15 ans supplémentaires de suivi chez 5 529 hommes inclus dans cette étude (ceux qui ne présentaient pas de maladie cardiovasculaire à l’origine), alors qu’ils étaient pris en charge par leur médecin traitant.
LDL-C supérieur à 190 mg/dl
Parmi ces 5 529 hommes, 2 969 présentaient un LDL-C inférieur à 190 mg/dl et 2 560 un LDL-C supérieur à 190 mg/dl. L’analyse a ainsi évalué les bénéfices de la baisse du LDL-C sur les résultats cardiovasculaires. Dans le groupe pravastatine, les hommes qui présentaient un taux de LDL-C > 190 mg/dl ont vu leur taux de mortalité toute cause baisser de 18 % sur les 20 ans de suivi, leur taux de mortalité coronarienne de 28 % et de mortalité par autres maladies cardiovasculaires (infarctus, AVC) de 25 %. Cette nouvelle analyse vient s'ajouter aux précédentes publiées défendant les bénéfices sous-évalués des statines.
Comme le souligne le Pr Kausik Ray auteur senior, ces résultats viennent conforter les recommandations américaines : « C'est la preuve la plus solide à ce jour que les statines réduisent l'incidence des maladies cardio-vasculaires et la mortalité chez les hommes avec un taux élevé de LDL-cholestérol. L'étude soutient le fait que le LDL-Cholestérol a un impact majeur sur le risque cardio-vasculaire, ce qui suggère qu'une réduction même modérée du LDL-Cholestérol entraînerait un bénéfice significatif sur la mortalité à long terme. »
En France, dans ses récentes recommandations, la Haute Autorité de santé (HAS) conditionne la prise en charge en fonction du niveau de risque cardio-vasculaire et de la concentration en LDL-cholestérol. Comme l'ESC, la HAS divise le risque cardio-vasculaire en 4 niveaux de risque : faible, modéré, élevé et très élevé. En revanche, la Haute Autorité met l'accent sur l'importance des modifications du mode de vie « quel que soit le niveau de risque ».
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