« On se demande pourquoi diable ce n’est pas Jean-Louis Dupond qui a reçu jeudi dernier le prix Nobel de Littérature », écrivait en souriant « le Quotidien » le 11 octobre 2014. L’auteur de « Et la clinique… bordel ! » (Éditions Graine d’auteur) peut se consoler avec le prix Littré 2015, catégorie Roman, décerné par le GEM. Dans ce roman-pamphlet aux allures de farce, le président d’honneur de la Société nationale française de médecine interne s’en prend à « certaines dérives de la médecine hospitalière moderne et en particulier son recours excessif à la technique », à travers un héros grand maître de l’examen clinique et son opposition avec une brillante chercheuse qui ne jure que par les données de l’imagerie et de la biologie.
Dans la catégorie Essai, Michel Cymes, qu’on ne présente plus, s’est imposé avec « Hippocrate aux enfers » (Stock), qui évoque, nombreux témoignages et documents à l’appui, les médecins des camps de la mort. De Sigmund Rascher (Dachau) à Erwin Ding-Schuler (Buchenwald) en passant par Josef Mengele (Auschwitz) ou Herta Oberheuser (Ravensbrück), sans oublier August Hirt (Struthof), une terrible galerie de portraits. L’auteur détaille leurs expérimentations, notamment pour répondre à ceux qui suggèrent qu’elles avaient peut-être permis des avancées scientifiques. Une « petite pierre (ajoutée) au fragile édifice de la mémoire des victimes des Crimes contre l’Humanité », dit Michel Cymes, dont les grands-pères sont morts à Auschwitz.
Les autres prix
Vingt-cinq ouvrages étaient candidats cette année au prix Littré. Celui qui est arrivé troisième, « la Beauté mise en équation » (sous-titré « Chirurgie esthétique, une nouvelle approche », Glyphe), s’est vu attribuer le prix Paul Fleury. Le Dr Marc Henri Bon, chirurgien esthétique à Paris, y décrit, avec une importante iconographie, des « proportions idéales » et des « lois de la beauté » et, pour chaque partie du corps, les possibilités de transformation pour y parvenir.
Le GEM décerne deux autres prix. Le prix du Récit d’aventure médicale vécue, pour une nouvelle sur le thème de la relation médecin-patient, va au Dr Henri Ducros (généraliste à Saint-Honoré-les-Bains), auteur des deux nouvelles arrivées en tête, « le Joueur de vielle » et « le Viager ». Quant au prix animalier Fernand Méry, pour mettre en valeur l’humanité des relations entre l’être humain et l’animal, il est décerné à Marie-Hélène Baylac (ancienne enseignante) pour son « Histoire des animaux célèbres » (Perrin), et, en deuxième place, à Patrick Villardry (pompier) pour « Sauveteurs au nez d’or » (Le Spot info).
Les prix Littré seront remis par deux anciens lauréats, le Dr Jean-Christophe Rufin, de l’Académie française, prix 2014 pour « le Collier rouge » ; et le Dr Pierre-Louis Choukroun, distingué en 2013 pour « l’Histoire de la chirurgie du silex à nos jours ».
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