Plaques hémorragiques sur le dos des mains ou les avant-bras, peau fragilisée qui se déchire facilement : le purpura sénile de Bateman est fréquent chez les personnes âgées, d’autant plus si elles se sont largement exposées au soleil.
Le Pr Philippe Humbert, dermatologue, ancien chef de service au CHU de Besançon a émis – et testé pour la première fois – l’hypothèse selon laquelle une déficience en vitamine C était à l'origine de la maladie. « La vitamine C, grâce à ses propriétés antioxydantes, lutte contre l’oxydation qui se fait en partie sous l’effet des rayons UV ; et elle facilite la synthèse du collagène, en stimulant les fibroblastes », indique le Pr Humbert. En 2004, il avait déjà mené un travail de recherche montrant, en lien avec l’âge, la déficience en vitamine C dans la peau. « Les personnes de plus de 60 ans en présentent moitié moins que celles de 20 ans », précise-t-il. « Quant à la fragilité des vaisseaux, et aux taches pourpres qu’elle entraîne, elle ressemble aux manifestations du scorbut, lui-même lié à des carences en vitamine C. Et les taches hémorragiques apparaissent surtout sur les zones (mains, avant-bras) les plus exposées au soleil et où la vitamine C est la plus dégradée. » D’où l’idée de tester l’intérêt de l’acide ascorbique sur le purpura sénile.
Application de vitamine C ou de crème neutre
Le Pr Humbert a donc réalisé une étude dont les résultats ont été publiés dans le « Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology »). Il a comparé, en double aveugle contre placebo, l’application de crème avec de la vitamine C à la concentration de 5 % avec celle d’une crème neutre. Cette étude menée pendant 12 semaines a impliqué 18 patients atteints de purpura sénile de Bateman, et âgés de plus de 60 ans. Ces patients ne présentaient pas de maladie intestinale (susceptible d’altérer l’absorption de la vitamine C venant de l’alimentation). Ils appliquaient deux fois par jour sur un avant-bras la crème neutre, sur l’autre la crème avec vitamine C.
Le choix de l’application de la vitamine C en topique a été privilégié sur l’alimentation ou les compléments alimentaires en particulier parce qu’avec le vieillissement, l’intestin absorbe moins bien les vitamines. L’étude a été réalisée entre l’automne et l’hiver pour éviter la dégradation plus intense de vitamine C liée au soleil.
À 6 et 12 semaines, trois observateurs différents analysaient les photos (prises sous la même exposition) et évaluaient la coloration des taches pourpres. 15 sujets (88 %) ont vu l’état esthétique de leur peau amélioré par rapport à 8 (47 %) avec la crème neutre. L’épaisseur de la peau et son élasticité étaient elles aussi significativement améliorées. « Ce qui confirme le rôle sous-jacent de la déficience en vitamine C dans le déterminisme du purpura de Bateman, et son intérêt pour atténuer les symptômes, même si on observe aussi que le massage en lui-même joue aussi un rôle », précise le Pr Humbert.
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