Un essai clinique randomisé argentin suggère que l'administration précoce de plasma de patients Covid convalescents permet de prévenir la survenue d'une forme sévère de Covid chez des patients âgés. Ces résultats sont publiés dans le « New England Journal of Medicine ».
Toutefois, en raison d'une diminution du nombre de cas au moment où l'étude a été menée, la taille de l'échantillon prévue n'a été atteinte qu'à 76 %.
Une réduction du risque de 48 %
Au total, ce sont ainsi 160 patients qui ont été inclus dans l'étude entre le 4 juin et le 25 octobre. Pour être éligibles, les patients devaient avoir 75 ans ou plus ou bien 65 ans ou plus avec au moins une comorbidité (hypertension, diabète…) ; l'âge moyen était de 77,2 ± 8,6 ans. Les patients ont été randomisés en deux groupes selon un ratio 1:1 pour recevoir soit du plasma riche en IgG soit un placebo, dans les 72 heures suivant l'apparition de symptômes légers.
« Chez les patients hospitalisés Covid-19, la transfusion de plasma convalescent à un stade tardif de la maladie n’a pas montré de bénéfices évidents », précisent les auteurs, justifiant le choix d'une prise en charge précoce.
Le critère de jugement principal était la survenue d'une affection respiratoire sévère, définie par une fréquence respiratoire de 30 par minute ou plus, une saturation en oxygène inférieure à 93 % (en air ambiant), ou bien la combinaison des deux.
Dans le groupe plasma, 16 % des patients ont développé des symptômes respiratoires sévères (13/80) contre 31 % dans le groupe placebo (25/80) (RR = 0,52 ; IC 95 % 0,29-0.94 ; p = 0,03), soit une réduction du risque de 48 %.
Une survenue plus tardive de l'affection respiratoire
Une analyse en intention de traiter modifiée a aussi été conduite après exclusion de six patients ayant atteint le critère primaire avant traitement. Celle-ci montre un bénéfice encore plus important de la plasmathérapie, avec une réduction du risque de 60 % (RR = 0,40 ; IC 95 % 0,20-0,81) : 12 % des patients sous plasmathérapie (9/76) et 29 % des patients du groupe placebo (23/78) ont développé une affection respiratoire sévère.
De plus, dans les deux analyses, l'affection respiratoire survenait dans un délai plus long chez les patients du groupe plasma que ceux sous placebo.
Dans l'analyse en intention de traiter principale, le critère de jugement secondaire, combinant survenue d'une maladie respiratoire menaçant le pronostic vital, maladie systémique critique et décès, a concerné 9 % des patients du groupe plasma contre 15 % de ceux du groupe placebo. Le traitement par plasma était bien toléré, sans effets indésirables notables.
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