Suite aux annonces du président américain de vouloir diminuer les aides aux programmes mondiaux de lutte contre le VIH, une équipe internationale de chercheurs a mis au point un modèle présentant les conséquences d’une telle coupe budgétaire. Cette étude, parue dans les « Annals of Internal Medicine », a évalué les conséquences cliniques, épidémiologiques et économiques de ce type de stratégies en Afrique du Sud et en Côte d’Ivoire.
Des économies limitées à court terme, des conséquences sanitaires graves à long terme
Les auteurs sont parvenus à la conclusion qu’une réduction des fonds de 33 % (pour la prévention, le traitement et la recherche) permettrait d’économiser seulement 900 $ par année de vie perdue en Afrique du Sud, et entre 600 et 900 $ en Côte d’Ivoire. Et ce de façon transitoire. Ces « économies » impliqueraient en effet de diminuer le dépistage, de limiter l’accès aux traitements antirétroviraux aux patients les plus malades, d’annuler les stratégies de seconde ligne, et de limiter le suivi des patients. Du coup, on compterait 500 000 cas supplémentaires en Afrique du Sud et 1,6 million de morts en plus dans les 10 prochaines années. Des conséquences sanitaires qui auraient aussi un coût économique puisque ces patients supplémentaires devraient être pris en charge.
Comme l’indique le Pr Xavier Anglaret, l’un des auteurs de l’étude, « après les investissements et progrès importants réalisés, il est temps de redoubler d’efforts, pas de couper dans les budgets pour ensuite observer l'annulation de succès durement obtenus ».
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