Alors que l'InterSyndicale nationale des internes (ISNI) a révélé il y a deux semaines dans une enquête choc que 68 % des internes (61 % de femmes et 7 % d'hommes) se déclarent victimes de sexisme au quotidien, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, a annoncé la création de cellules d'écoute et d'accueil dans chaque université pour les femmes victimes de harcèlement ou de sexisme, d'ici à la rentrée prochaine.
Jusqu'ici, « une vingtaine d'établissements ont mis en place un dispositif de prévention et de traitement opérationnel, c'est une avancée mais qui reste insuffisante », a dit la ministre lors d'un colloque sur les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche, organisé à l'université Paris-Diderot. « Je souhaite qu'une cellule d'accueil et d'écoute soit créée dans chaque université et chaque école d'ici la rentrée 2018 », précise-t-elle, promettant de suivre de très près « la réalisation de ces objectifs ». Cette mesure devrait faire l'objet d'une circulaire du ministère.
Campagne de prévention en mars
Cette cellule permettra d'alerter les présidents et chefs d'établissement, selon la ministre. « Nous ne pouvons pas accepter que, d'un établissement à l'autre, une femme ait plus ou moins de chance de trouver le soutien et l'écoute dont elle a besoin ou que la fermeté de la réaction et de la sanction varie », indique la ministre.
En 2015, une circulaire avait déjà été publiée pour inciter les établissements publics à se doter de moyens de prévention et de prise en charge du harcèlement sexuel. L'enquête de l'ISNI a révélé aussi que près de 9 % des internes de médecine ont déjà vécu une situation de harcèlement sexuel.
Frédérique Vidal demandera aussi un diagnostic en matière de procédures disciplinaires « pour identifier les difficultés matérielles et juridiques des établissements ».
En mars, une campagne de prévention sera menée sur le terrain par l'ensemble des organisations étudiantes représentatives, a-t-elle indiqué. Autre mesure annoncée : d'ici à 2020, les 13 000 agents du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) seront systématiquement formés pour repérer les inégalités.
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