Un an après une hospitalisation pour Covid, même si la plupart des symptômes ont disparu, la moitié des patients continuent à en présenter au moins un, principalement de l'asthénie et une faiblesse musculaire, rapporte dans « The Lancet » une étude chinoise qui appelle à mieux prendre en compte les effets à long terme de la pandémie. Près d'un patient sur trois présentait encore un essoufflement à 12 mois, en particulier ceux ayant séjourné en soins intensifs, est-il souligné.
Pour ce travail, les chercheurs ont évalué 1206 patients à leur sortie de l'hôpital de Wuhan à 6 et 12 mois entre janvier et mai 2020, en s'appuyant sur l'examen physique, un test de marche de 6 minutes et des examens complémentaires. « La proportion de patients avec encore au moins un symptôme ou une séquelle a diminué de 68 % après six mois, à 49 % après douze mois », est-il écrit. La dyspnée a, quant à elle, « légèrement augmenté », entre les deux visites passant de 26 % après six mois, à 30 % à la visite après 12 mois. La proportion de patients avec une capacité de diffusion des poumons diminuée n'a pas variée entre les deux échéances.
Les femmes plus touchées
À 6 mois, sur les 353 participants ayant eu un TDM pulmonaire, la moitié avait des anomalies et a été invitée à en réaliser un nouveau à 12 mois. Sur les 118 l'ayant réalisé, la proportion des patients ayant des anomalies a diminué mais est restée élevée, en particulier chez les patients admis en soins intensifs.
Une légère progression de l'anxiété ou de la dépression a été constatée, passant à 26 % à un an contre 23 % quelques mois auparavant. Les auteurs soulignent par ailleurs que les femmes sont 43 % plus enclines que les hommes à souffrir d'asthénie ou de faiblesse musculaire persistante, et deux fois plus à présenter de l'anxiété ou une dépression. Elles sont aussi trois fois plus touchées par une baisse de la capacité de diffusion de leurs poumons.
Anticiper la demande de soins
Au total, les individus ayant eu un Covid se sentent en moins bonne santé que des contrôles appariés. Malgré tout, une grande majorité (88 %) de patients qui travaillaient avant la maladie a repris leur poste un an après.
Cette étude, la plus importante à ce jour avec un an de recul, met en garde les autorités des différents pays sur le fait que « les systèmes de santé doivent se préparer à apporter un soutien à long terme » aux patients ayant été infectés par le SARS-CoV-2, en particulier ceux ayant été admis en soins intensifs. « La récupération de certains patients prendra plus de temps qu'une année », souligne le Pr Bin Cao, du Centre national de médecine respiratoire à l'hôpital de l'amitié sino-japonaise à Pékin et auteur principal de l'étude.
« Le Covid long est un défi médical de premier ordre », s'inquiète « The Lancet » dans un éditorial, appelant à davantage de recherche pour en comprendre les mécanismes et à mieux prendre en charge des patients.
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