Dans le programme présidentiel d'un millier de pages qu'il vient de rendre public, Bruno Le Maire consacre une soixantaine de pages à la santé. Le candidat à la primaire à droite y annonce vouloir supprimer le tiers payant généralisé obligatoire, donner plus d'autonomie aux hôpitaux ou encore responsabiliser les patients dans l'usage des urgences hospitalières.
L'ancien ministre de l'Agriculture présente également une mesure choc pour réduire le nombre de rendez-vous médicaux non honorés, un fléau en consultation. Bruno Le Maire propose à cet égard de mettre en place une franchise non remboursable pénalisant l'usager poseur de lapins. « Tout patient qui ne se présentera pas au rendez-vous fixé avec son professionnel de santé se verra opposer, dès la seconde annulation, une franchise médicale de 15 euros, ne pouvant être remboursée ni par l'assurance-maladie ni par un organisme complémentaire », annonce le candidat des Républicains. Cette franchise concernera tous les assurés, précise-t-il, y compris ceux en CMU ou en ALD.
En pratique, lors de la prise de rendez-vous, le patient sera invité à communiquer son numéro d'assuré social. S'il n'honore pas son rendez-vous sans l'avoir annulé, « le médecin imputera au numéro d'assuré le montant forfaitaire qui sera déduit des remboursements subséquents de la Sécurité sociale », détaille le programme. Pour les patients ne disposant pas d'un identifiant Sécu, un numéro de carte bancaire pourra être demandé afin de pouvoir récupérer directement le montant.
Améliorer la prise de rendez-vous en ligne
Pour permettre ce mécanisme, Bruno Le Maire a pensé à tout : il entend réformer le code de déontologie ainsi que le code de santé publique (qui stipule que les honoraires du médecin ne peuvent être réclamés qu'à l'occasion d'actes réellement effectués) et prévoit un décret précisant le délai maximum permettant à un patient d'annuler sa consultation.
Il entend en contrepartie améliorer le suivi des prises de rendez-vous (en ligne) ou grâce à des rappels par SMS, quelques heures avant la consultation en introduisant un volet spécifique dans la convention des professionnels de santé. La franchise ne sera opposable qu'aux rendez-vous ayant été pris auprès de professionnels de santé s'étant engagés dans un mécanisme d'amélioration de la gestion de leur agenda, précise le député de l'Eure.
Chaque année, 28 millions de consultations médicales sont annulées sans que le praticien n'ait été prévenu au préalable selon une extrapolation syndicale d'une étude menée par l'URPS de Franche-Comté.
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