Le Conseil d’État, qui avait décidé le 14 février d’ordonner une nouvelle expertise médicale sur le cas de Vincent Lambert, l’infirmier psychiatrique devenu tétraplégique à la suite d’un accident, en état pauci-relationnel depuis 2008, vient de nommer les trois experts.
Le président de la section du contentieux a désigné Marie-Germaine Bousser, professeur émérite des universités, chef de service honoraire à l’hôpital Lariboisière, et membre du Comité consultatif national d’éthique (pour lequel elle vient de signer l’avis 122 sur la neuroamélioration), le Pr Lionel Naccache, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, et le Pr Jacques Luauté, chef de service à l’hôpital Henry Gabrielle du CHU de Lyon.
Deux mois pour se prononcer
Ces spécialistes des neurosciences, qui ont prêté serment ce mercredi 26 février, ont deux mois pour rendre leur expertise. Ils doivent « décrire l’état clinique actuel de Vincent Lambert », l’expertise réalisée par les médecins de l’Institut spécialisé de Liège datant de juin 2011, se « prononcer sur le caractère irréversible des lésions cérébrales dont il souffre et sur le pronostic clinique, déterminer s’il est en mesure de communiquer, de quelque manière que ce soit, avec son entourage, et d’apprécier l’existence éventuelle de signes manifestant une volonté d’interruption ou au contraire de prolongation du traitement qui le maintient en vie ». L’Assemblée du contentieux s’engage ensuite à rendre un avis avant l’été, en s’inspirant également des réflexions de l’Académie nationale de médecine, du CCNE et du Conseil national de l’Ordre des médecins.
Vers la sérénité ?
S’exprimant ce jeudi matin sur France Inter, le Dr Éric Kariger, chef du service de soins palliatifs du CHU de Reims, où est pris en charge Vincent Lambert depuis 2008, s’est dit serein. « C’est une étape supplémentaire après les conclusions tout à fait pertinentes du Conseil d’État (...) concernant l’application de la loi Leonetti et le fait que les traitements comme la nutrition et l’hydratation peuvent être considérées comme déraisonnables... L’avis des experts impartiaux et compétents peut apporter de l’apaisement dans cette famille déchirée. Je me soumets à leur expertise et respecterai leur décision. Je suis gériatre, pas neurologue et j’ai l’humilité de penser que je ne maîtrise pas toutes les sciences, ni leurs progrès », a-t-il déclaré.
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