Figure du militantisme anti-avortement, le Dr Xavier Dor, poursuivi pour entrave à l’IVG, comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Paris pour s’être introduit à 2 reprises en juin 2012 dans les locaux du Planning familial. À sa deuxième tentative, l’ancien pédiatre à la retraite avait remis de minuscules chaussons tricotés ainsi qu’une médaille bénite de la Vierge à une femme qui avait décidé d’avorter.
Le ministère public a requis 8 000 euros d’amende et un mois de prison avec sursis pour « pression morale et psychologique » et « actes d’intimidation ».
Un an après, la femme, une cadre commerciale de 42 ans, en larmes lors du récit des faits, assure avoir « culpabilisé » après sa rencontre avec le Dr Dor. « Il était d’une violence inouïe », a-t-elle ajouté. Le médecin de 84 ans est aujourd’hui à la tête de l’association « SOS tout-petits » créée en 1986, proche des catholiques intégristes et revendiquant « plus d’une centaine » d’actions dans les années 1980 dont des intrusions dans les blocs opératoires. Aujourd’hui, le Dr Dor assure être « pacifique ». « Où est le mal ? (...) c’est pour le bien commun que nous faisons cela (...) une loi est criminelle quand elle permet de tuer un enfant », s’est-il défendu. Déjà condamné à de multiples reprises pour des faits similaires, le militant anti-IVG a aussi lancé aux juges : « Je continuerai. »
Me Benoît Chabert, l’avocat des Hôpitaux de Paris, partie civile dans une autre affaire également jugée à l’audience s’est écrié : « Comment peut-on utiliser Dieu alors que c’est juste des relents personnels qu’on va jeter au visage des gens ? » Dans cette deuxième affaire, les faits remontent au 2 avril 2011. Le Dr Dor était venu, en compagnie de nombreuses personnes, manifester devant l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, à Paris, en exhibant des images de fœtus ensanglantés.
Le jugement a été mis en délibéré le 16 septembre.
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