À la suite du plan AVC 2010-2014, la prise en charge en phase aiguë des accidents vasculaires cérébraux ischémiques constitués (AIC) a été significativement améliorée, d'après les résultats publiés dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » du 6 mars.
Dans la continuité du plan, la Haute Autorité de santé (HAS) a coordonné quatre campagnes afin d'évaluer la prise en charge des AIC en France en 2011, 2012, 2014 et 2016. Au total, 87 365 dossiers de patients ayant eu un AVC en diagnostic principal ont été analysés grâce au Programme de médicalisation des systèmes d'information - médecine, chirurgie, obstétrique.
Améliorer le délai symptômes-arrivée à l'hôpital
Le délai médian entre symptômes et arrivée à l'hôpital reste stable au fur et à mesure des années (environ 3 heures), tout comme le pourcentage de patients arrivés dans des délais compatibles avec la thrombolyse (58 % en 2011 et 57,5 % en 2016). Si ces critères n'ont pas évolué malgré les campagnes d'information et de sensibilisation du public à l'importance d'aller à l'hôpital dès l'apparition des symptômes, les autres paramètres se sont améliorés.
Le délai médian entre arrivée à l'hôpital et réalisation d'une imagerie a diminué de façon significative : il est passé de 1 h 54 en 2011 à 1 h 42 en 2016, et ce délai passe de 58 à 46 minutes pour les patients arrivés dans un délai compatible avec la thrombolyse. « Ces délais restent néanmoins plus longs que ceux recommandés », soulignent les auteurs. En effet, les délais recommandés sont de 60 minutes pour l'ensemble des patients et de 30 minutes pour ceux arrivés dans un délai compatible avec la thrombolyse. « Il existe certainement une marge d'amélioration de la coordination entre les différents acteurs de la filière pour permettre d'améliorer ces délais », estiment-ils.
Un meilleur recours à la thrombolyse
Une des mesures phares du plan AVC était l'amélioration de l'accès des patients à une prise en charge spécialisée à la phase aiguë d'un AIC.
Le nombre d'unités neurovasculaires (UNV) est ainsi passé de 117 à 139 entre 2011 et 2016, de manière à ce que la majorité des personnes se situe à moins d'1h30 d'une structure spécialisée. Parmi ces UNV, 34 % ont la possibilité de donner des consultations de télémédecine. Si la proportion de patients hospitalisés dans une UNV reste à améliorer (59,7 % en 2016), ces mesures ont toutefois favorisé le recours à la thrombolyse. « Ce traitement permet d'augmenter de 12 % le taux de patients autonomes à 3 mois et d'abaisser d'environ 5 % la mortalité », explique les auteurs.
En 2016, 14,3 % des patients ont pu bénéficier de la thrombolyse, ils n'étaient que 8,6 % en 2011. En considérant les patients arrivés à l'hôpital dans un délai compatible avec ce traitement, le taux passe à 32 % en 2014 contre 25,8 % en 2011. Les auteurs rappellent que « pour un maximum d’efficacité et un risque plus faible de complications, ce traitement doit être administré dans les 4 h 30 qui suivent l’apparition des symptômes et, dans l’idéal, la première heure ».
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