Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) actualise les recommandations relatives à la maîtrise de la diffusion des bactéries hautement résistantes aux antibiotiques émergentes (BHRe) dans un avis publié ce 16 janvier.
« Il s'agit de définir une politique pragmatique de prévention et de surveillance des BHRe pour les établissements sanitaires et médico-sociaux, basée sur une évaluation du risque », présente le HCSP.
De précédentes recommandations ont été émises entre 2010 et 2017 et se sont montrées efficaces. Elles ont permis la maîtrise des situations épidémiques à EPC (entérobactéries productrices et carbapénèmases) et ERG (entérocoques résistants aux glycopeptides) – pourtant en progression, et la diminution des cas secondaires. La France est actuellement un des pays avec des taux de bactériémies à BHRe inférieurs à 1 % dans l'espèce, que ce soit pour les EPC ou les ERG, lit-on en introduction.
Mais les contraintes liées à ces précédentes recommandations, aggravées par les tensions qui pèsent sur les ressources humaines et budgétaires, la disparité des pratiques selon les établissements, ou encore la hausse des cas de patients porteurs de BHRe sans antécédents d'hospitalisation à l'étranger, requièrent une actualisation de ces recommandations, argumente le HCSP.
12 fiches pratiques
Ces nouvelles recommandations se présentent sous la forme de 12 fiches de conduite à tenir, depuis le dépistage au suivi des patients à risque de BHRe et de leurs contacts, en passant par l'évaluation du risque de diffusion des BHRe, la stratégie d'antibiothérapie, le signalement, le transport des patients porteurs ou contacts ou encore l'évaluation médico-économique de la prise en charge.
Parmi les principales évolutions, l'on note l'élargissement des conditions de dépistage de patients à risque à l'admission (hospitalisation à l'étranger au moins 24 heures les 12 derniers mois même sans risque, patient rapatrié dépisté négatif à l'admission), l'indication d'utilisation de la PCR pour le dépistage des patients contacts en fonction des situations, les modalités de surveillance d'un patient contact suivant trois niveaux de risque de devenir porteur (en ciblant les contacts à risque élevé), les conditions de mise en place d'une unité de regroupement de patients porteurs de BHRe, le bon usage des antibiotiques, ou encore les règles éthiques de mise en œuvre des recommandations.
Enfin, le Pr Didier Lepelletier, président du groupe de travail du HCSP, demande le renforcement des moyens financiers et humains des équipes opérationnelles d'hygiène (EOH) et des laboratoires d'analyse médicale – via une revalorisation de la prise en charge des patients porteurs et de leurs contacts dans le PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d'information).
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