Le climat se durcit du côté de Dijon et Besançon où des médecins s’apprêtent à vivre leur tout premier jour de grève. Dans le Jura, le Dr Gérard Carpentier, secrétaire de MG France Franche-Comté, se prépare ainsi à faire grève pour la première fois à Perrigny (39). « Nous ne sommes pas opposés par principe au tiers payant mais rien n’est proposé pour nous faciliter la tâche. Trop c’est trop ! Je mets à exécution le message de l’affiche qui trône dans mon cabinet depuis le début de l’année indiquant que je suis en grève », explique ce médecin généraliste pourtant rodé au travail le week-end.
Il dénonce « l’approche purement idéologique du gouvernement » qui pourrait avoir des conséquences majeures dans son exercice. « Le Jura est déjà désertique et pour faire venir de jeunes confrères nous avons besoin de leur garantir de bonnes conditions d’exercice ». Alors il se bat, s’explique avec ses patients, mais n’en revient toujours pas d’avoir reçu un coup de fil... des renseignements généraux en début de semaine pour connaître sa décision de faire grève ou pas ce vendredi 13 novembre.
La réquisition, autant que nécessaire, mais aussi le dialogue
Le conseil de l’Ordre des médecins de Côte-d’Or confirme le changement de braquet des autorités locales pour garantir la permanence des soins vendredi et les jours suivants. Son président, le Dr Jean-Pierre Mouraux, témoigne ainsi « du harcèlement de l’ARS [agence régionale de santé NDLR] » pour anticiper la situation. Le Dr Mouraux décrit un climat de tension croissante. « Nous saisissons clairement l’exaspération qui monte, les médecins du fond de leurs campagnes sont prêts à tout pour bloquer cette loi de santé », résume-t-il.
À quelques rues de là, à Dijon, l’ARS (en pleine réorganisation pour marier la Bourgogne et la Franche-Comté) ne ménage pas sa peine. Son directeur général Christophe Lannelongue mesure l’ampleur du défi et affiche sa détermination pour assurer la continuité des soins. « Je suis prêt à signer autant de mandats de réquisition que nécessaire pour garantir la permanence des soins vendredi, » affirme Christophe Lannelongue qui cherche toutefois avant tout le dialogue.
« Dans nos relations avec les médecins libéraux, la Bourgogne était très partenariale, la Franche-Comté se montre plus distante, mais les médecins doivent comprendre que nous ne sommes pas là uniquement pour leur demander des comptes. Le rapprochement des deux régions doit permettre de dessiner des territoires de proximité et apporter de nouvelles solutions ».
La réorganisation territoriale s’amorce donc dans un climat un peu frais. Un généraliste franc-comtois craint que la cuvée 2016 ait « le goût de bouchon ».
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