Quel impact sur la santé a eu l'épisode de canicule de juin, qui a surpris par sa précocité et son intensité ? Selon Santé publique France (SPF), le recours aux soins d'urgence a bel et bien augmenté, à partir du 15 juin jusqu'au 18-19, pour l'indicateur composite iCanicule regroupant hyperthermies et coups de chaleur, déshydratations et hyponatrémies. Cela s'est traduit par une hausse des passages aux urgences et à la suite des hospitalisations pour ces motifs, souvent chez les plus âgés. « Les fortes chaleurs demeurent un risque important pour la santé », rappelle SPF.
Un effet de surprise
À partir du 15 juin, 71 départements ont été concernés par la canicule, 70 % de la population en métropole ayant connu au moins un jour de vigilance orange et 14 départements (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays de la Loire) ayant été placés au moins un jour en vigilance rouge (12,5 % de la population). « Il s'agit de la vague de chaleur la plus précoce enregistrée depuis le début des mesures en 1947 par météo France », indique SPF, soulignant que l'exposition est marquée par la période scolaire et les travailleurs en période active. Le seuil des 40 °C a été dépassé plusieurs fois, avec des températures nocturnes tropicales parfois supérieures à 25 °C. Certains départements étaient encore en vigilance orange (6) et jaune (7) le 22 juin, l'épisode étant terminé ce 23 juin.
Si le nombre de passages aux urgences pour l'indicateur iCanicule représente moins de 1 % de l'activité totale des urgences (0,93 %) lors du pic le 18 juin, le chiffre s'est élevé à 337 admissions (moins de 20 % pour les moins de 15 ans, les 75 ans et plus et les 15-74 ans se répartissant de façon égale). Les hospitalisations pour iCanicule ont monté à 162 le 18 juin et à 100 le lendemain. « Plus de la moitié de ces hospitalisations (58 %) ont concerné des personnes âgées de 75 ans et plus, et moins de 10 % des personnes de moins de 15 ans », précise SPF. Mais, pour ce qui est des 21 admissions en soins intensifs et réanimation enregistrées entre le 15 et le 20 juin, « 7 concernaient des personnes de 75 ans et plus, 14 des personnes de 15 à 74 ans », lit-on.
Se protéger immédiatement
De la même façon, le nombre de consultations SOS médecins pour iCanicule a augmenté jusqu'au 19 juin avec un pic à 105 consultations, représentant au maximum 1,49 % de l'activité totale. Mais dans les départements en vigilance rouge, cela a pu représenter jusqu'à 2,29 % de l'activité totale de SOS médecins (1,40 % de l'activité totale aux urgences).
Pour SPF, ce bilan incite à rappeler l'importance de « se protéger, même quand les fortes chaleurs sont de courte durée » et « de ne pas attendre d'observer une variation significative des indicateurs sanitaires pour mettre en place les mesures de prévention recommandées ». À savoir : boire régulièrement de l'eau et avant d'avoir soif, manger normalement, se mouiller la peau, ne pas boire d'alcool, ne pas sortir aux heures les plus chaudes, donner et prendre des nouvelles aux proches ou encore privilégier les activités sans efforts. Il est rappelé l'attention particulière à accorder aux publics fragiles, que ce soit en raison de l'âge, de traitements médicamenteux, d'une grossesse ou d'une surexposition liée au milieu scolaire ou aux conditions de travail.
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