Vingt pourcent des femmes ayant un désir de grossesse ont un usage à risque du tabac, et 8 % des hommes consomment du cannabis au moins une fois par semaine. Ces chiffres sont issus des données de la cohorte Constances, plus grande cohorte épidémiologique française avec plus de 200 000 participants inclus âgés de 18 à 69 ans. La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), en partenariat avec l'INSERM, dévoile en vidéo de nouveaux résultats sur les conduites addictives obtenus à partir de cette cohorte représentative de la population française.
La première vidéo porte sur les consommations d'alcool, de tabac et de cannabis des femmes ayant un désir de grossesse. Elles sont 60 % à continuer d'avoir une consommation régulière d'alcool, 20 % à fumer régulièrement, et 4 % à avoir fumé du cannabis dans le mois qui a précédé le moment où elles ont été interrogées. Pour le Dr Nicolas Prisse, président de la MILDECA, les femmes doivent être davantage incitées à arrêter ces consommations dès le désir de grossesse, c'est-à-dire au moment de l'arrêt de la contraception.
La deuxième vidéo présente les consommations d’alcool, de tabac et de cannabis des Français. En termes d'alcool, si les plus jeunes sont adeptes du binge drinking, les plus âgés ont davantage une consommation chronique excessive. De plus, 24 % des hommes et 9 % des femmes ont un usage à risque de l'alcool. « Ces chiffres représentent un nombre considérable d'individus dans la population générale, et les moins de 35 ans sont la classe d'âges la plus concernée », rapporte le Dr Guillaume Airagnes, psychiatre et addictologue à l'hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP).
Concernant le tabac, les disparités hommes/femmes s'estompent, avec 27 % de fumeurs et 23 % de fumeuses. Pour le cannabis, les femmes sont 4 % à en consommer au moins une fois par semaine. Autre constat : plus la consommation d'alcool est élevée, plus les consommations de tabac et de cannabis augmentent, et ce d'autant plus chez les jeunes.
L'impact des conditions de travail sur les consommations d’alcool, de tabac et de cannabis des Français fait l'objet de la troisième vidéo. Globalement, les chômeurs ont une consommation plus élevée de ces trois psychoactifs par rapport aux personnes actives. De même, les personnes travaillant dans le secteur privé ont des consommations plus élevées que celles travaillant dans le secteur public, et en particulier celles qui sont soumises à une exposition stressante au public (usagers, patients, clients, élèves…). « Ces résultats vont nous permettre de concentrer notre action sur ces secteurs d'activité », avance le Dr Prisse.
D'autres vidéos suivront, dont l'une portera sur le risque de perte d’emploi à court terme en fonction des usages d’alcool, de tabac et de cannabis.
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