La perte d’activité des anticorps neutralisants contre le variant B.1.351 (sud-africain) observée in vitro chez des patients infectés par la souche historique du SARS-CoV-2 ou après vaccination à ARNm a fait naître des craintes sur l’efficacité vaccinale. Une correspondance publiée dans le « NEJM » propose une évaluation rassurante de la sensibilité du vaccin de Pfizer/BioNTech, notamment face au variant sud-africain.
Le 1er avril, un communiqué des deux laboratoires annonçait déjà des résultats très encourageants. Les résultats de l'essai de phase 3 comprenaient des données sur une cohorte limitée de 800 patients inclus en Afrique du Sud. Parmi eux, neuf cas de Covid avaient été observés dans le groupe placebo, dont six étaient dus au variant B.1.351. « Le vaccin a été efficace à 100 % pour prévenir les cas de Covid-19 en Afrique du Sud, où la lignée B.1.351 est répandue », concluaient les deux laboratoires.
Les nouvelles données publiées sont en provenance du Qatar et présentent une performance inférieure du vaccin Pfizer/BioNTech contre les variants B.1.351 et B.1.1.7, dit « anglais ». Dans le pays, la vaccination de masse a été lancée le 21 décembre avec le vaccin à ARNm. Au 31 mars 2021, 385 853 personnes avaient reçu une première dose et 265 410 avaient complété par une 2e dose.
Cette campagne de vaccination a été concomitante à des vagues d’infections liées aux variants B.1.1.7 (à partir de la mi-janvier 2021 et culminant début mars) et B.1.351 (à partir de mi-février 2021). « Le séquençage du génome viral effectué du 23 février au 18 mars a indiqué que 50 % des cas de Covid-19 au Qatar étaient causés par B.1.351 et 44,5 % par B.1.1.7 », soulignent les auteurs.
Une efficacité à 97,4 % contre les formes graves
L’analyse des données leur a ainsi permis d’évaluer la protection contre une infection par les deux variants. Au moins 14 jours après la deuxième dose, l'efficacité contre toute infection documentée était de 89,5 % face au variant B.1.1.7 et de 75 % face au variant B.1.351. En revanche, « l'efficacité du vaccin contre une maladie grave, critique ou mortelle due à une infection par tout SARS-CoV-2 (les variants B.1.1.7 et B.1.351 étant prédominants au Qatar) était très élevée, à 97,4 % », relèvent les auteurs.
Par ailleurs, une étude de cohorte comparant l'incidence de l'infection parmi les personnes vaccinées à celle d’une cohorte nationale de personnes négatives en anticorps a confirmé ces résultats. L’efficacité contre le variant anglais y est estimée à 87 % et celle contre le variant sud-africain à 72,1 %.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité