Une enquête est en cours en Grèce pour déterminer la responsabilité d’un chef de clinique d’un des plus grands hôpitaux d’Athènes dans le décès d’un patient qui a attendu une opération pendant 18 jours car il refusait de payer un pot-de-vin.
Le médecin avait été arrêté la semaine dernière à la suite d’une dénonciation de la famille du patient âgé de 66 ans. Ce dernier qui était, selon les médias, hospitalisé depuis fin juin en attente d’une intervention cardiaque avait finalement été opéré samedi et est décédé dimanche.
L’enquête ouverte sur initiative du parquet d’Athènes vise à déterminer les causes du décès et l’impact éventuel sur l’état du patient du retard pris par l’opération. Selon la plainte de la famille, la victime, hospitalisée après un infarctus, s’était vu recommander par les médecins une opération immédiate. Le chef de clinique de l’hôpital Evangelismos, dans le centre d’Athènes, avait alors demandé un dessous-de-table de 1 500 euros pour programmer l’intervention.
Devant le refus du patient, des négociations s’étaient engagées et le médecin avait accepté de ramener la somme à 500 euros, versée par la famille du patient qui avait préalablement alerté la police, laquelle a interpellé le chirurgien avec plusieurs sommes d’argent liquide sur lui.
« Pour les patients présentant ce type de pathologie, plus tôt intervient ce type d’opération, mieux c’est », a témoigné auprès de la presse, Nikos Karakoukis, médecin légiste ayant pratiqué l’autopsie. Cette pratique de « l’enveloppe » (dite « Fakelaki » en grec) est extrêmement répandue au sein des établissements de santé grecs.
Depuis que la Grèce est en proie à la crise économique et sociale, quelques initiatives citoyennes ont vu le jour pour tenter d’endiguer ce phénomène comme le site « J’ai donné une enveloppe » où les particuliers peuvent dénoncer les chantages aux pots-de-vin mais aussi faire part de leurs remords pour avoir demandé de l’argent en échange d’un service.
Lire aussi notre dossier sur le système de santé grec.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque