Des adolescents sensibles au Nutri-Score, un peu moins à la qualité nutritionnelle

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Publié le 19/05/2022
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Crédit photo : PHANIE

Alors que les adolescents sont l'une des cibles principales du lobbying de la junk food, un espoir : ils sont 97 % à avoir déjà vu ou entendu parler du Nutri-Score, observe Santé publique France (SPF). C'est sa première étude consacrée à la notoriété chez les plus jeunes du logo nutritionnel lancé en 2018. Un travail fondé sur un questionnaire proposé sur internet en octobre 2021, et rempli par 1 201 jeunes âgés de 11 à 17 ans habitant en France métropolitaine.

Le sondage révèle en outre que deux tiers des adolescents indiquent spontanément que le Nutri-Score apporte des informations sur la composition et la qualité nutritionnelle du produit ; 96 % des adolescents ont déclaré que le logo était facile à repérer sur les emballages et 91 % l’ont considéré comme facile à comprendre.

Ces résultats rejoignent les tendances observées chez les adultes : 95 % d'entre eux ont déjà vu ou entendu parler du Nutri‑Score (+ 2 points depuis septembre 2020) et 80 % des personnes le connaissant ont déjà acheté un produit sur lequel il figurait (+ 7 points depuis septembre 2020).

Acheteurs et prescripteurs

L'étude confirme par ailleurs que les adolescents achètent, et demandent que leur entourage achète, des produits bien classés au Nutri-Score, « ce qui en fait une cible d’intérêt pour les actions de prévention nutritionnelle », lit-on.

Ainsi, 7 adolescents sur 10 avaient déjà acheté un produit avec le Nutri-Score, et plus de la moitié d'entre eux, en raison de la présence du logo sur l'emballage. Et 47 % des adolescents connaissant le logo ont déclaré que ce dernier avait pu leur faire choisir un produit plutôt qu’un autre sans logo, ou les faire changer de produit pour en choisir un avec un meilleur Nutri‑Score.

La quasi‑totalité des adolescents (94 %) demandent au moins de temps en temps à leurs parents ou à une autre personne d’acheter un aliment ou une boisson en particulier. Plus de 60 % ont indiqué que leurs parents avaient déjà accepté d’acheter un produit demandé parce qu’il avait un Nutri‑Score A ou B.

La qualité nutritionnelle (trop) minorée

En revanche, les adolescents tiennent encore peu compte de la qualité nutritionnelle pour se déterminer dans leurs achats. Seulement 17 % d'entre eux (et 14 % des adolescents socialement défavorisés) indiquent qu'elle est un critère important dans leur choix, bien derrière le goût, le prix, la marque ou sa popularité. « Il paraît donc essentiel d’améliorer leur capacité à prendre en compte cette information en la rendant plus accessible », analyse SPF.

Le Nutri-Score est aujourd’hui utilisé par 875 entreprises en France et a vocation à se déployer en restauration collective et commerciale, comme le veut le Programme national nutrition santé 4 (2019-2023). De son côté, la Commission européenne s'est engagée, dans le cadre de la stratégie « Farm to Fork » à statuer d’ici à la fin 2022 sur un système d’étiquetage simplifié unique et obligatoire à l’avant des emballages, que demandent les sociétés savantes.


Source : lequotidiendumedecin.fr