Selon un article publié dans le New England Journal of Medicine, l’épidémie d’Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest va continuer à croître. Rédigé par un groupe de travail mis en place par l’Organisation mondiale de la santé. Ces travaux reprennent les données recueillies depuis les premiers cas enregistrés en décembre dernier, et estime que le taux de reproduction actuel est de 1,81 en Guinée, de 1,51 au Liberia et de 1,38 en Sierra Leone. Les patients les plus exposés au cours de l’épidémie étaient des femmes, plus susceptibles de s’occuper des malades qui avaient dans leur grande majorité entre 15 et 44 ans. Le taux de létalité, très élevé dans les premiers mois, a baissé depuis que les patients sont orientés vers des centres de traitement, et s’établit sur l’ensemble de l’épidémie à 70,8 %. « Il ressort de cette analyse qu’au 14 septembre, 70,8 % des patients pour qui l’issue avait été établie de façon définitive étaient décédés. Ce taux était cohérent en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone », a commenté le Dr Christopher Dye, directeur chargé de la Stratégie à l’OMS et co-auteur de l’étude. Le taux de létalité était plus faible lorsqu’on tenait compte seulement des patients hospitalisés, ce qui tend à souligner l’importance de prodiguer rapidement aux patients des soins de soutien de qualité.
Deux autres Européens rapatriés suite à une exposition au virus Ebola
Un second missionnaire espagnol, le frère Manuel Garcia Viejo, va être rapatrié en Europe après avoir été testé positivement pour Ebola. Membre de l’Ordre hospitalier de San Juan de Dios, un ordre caritatif romain qui gère l’association caritative Juan Ciudad, Manuel Garcia Viejo (69 ans) est également médecin généraliste spécialisé en médecine tropicale, directeur de l’hôpital de Lunsar depuis 12 ans. Il était soigné dans une unité spécialisée à Freetown (Sierra Leone) avant que ne soit décidé son rapatriement dont la date exacte n’a pas été communiquée par les autorités espagnoles. C’est le deuxième missionnaire espagnol à être ainsi rapatrié, depuis Miguel Pajares, décédé en août dernier après avoir été un des premiers patients à bénéficier du ZMapp. Par ailleurs, un infirmier a été transféré aux Hôpitaux universitaires de Genève suite à une morsure samedi par un enfant atteint d’Ebola. Le communiqué émis par le gouvernement suisse ne précise pas la nationalité de ce patient ni l’organisation non gouvernementale à laquelle il appartient, mais estime que le risque d’infection est « très faible », et que « les premiers examens ont montré qu’il n’y avait pas d’infection du virus Ebola. »
L’OMS craint 20 000 malades d’ici à novembre
La situation est toujours aussi critique au Liberia et en Sierra Leone où sont situés la majorité des malades. Selon le dernier décompte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’épidémie a fait au moins 2 811 décès, dont 593 en Sierra Leone et 1 578 au Liberia, pour 5 864 cas. L’OMS a en outre estimé que pas moins de 20 000 malades étaient à craindre d’ici à novembre si les mesures de lutte n’étaient pas à renforcer.
Le ministre libérien de l’information Lewis Brown n’a pas hésité à estimer que l’épidémie d’Ebola risquait de replonger le Liberia dans la guerre civile. « Si cela continue, le coût de la vie va grimper. On a une population agitée », a-t-il affirmé dans un entretien accordé à l’AFP. Il juge en outre que le Liberia a besoin d’au moins 1 000 lits supplémentaires répartis dans dix centres de traitement.
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