C’est dans le cadre du semestre de présidence tournante de l’Union européenne (UE) que le ministre de la Santé Beatrice Lorenzin a rencontré ses homologues des pays membres de l’UE à Milan à l’occasion d’une réunion informelle.
Les ministres de la Santé des pays de l’Association européenne de libre échange (AELE), à savoir l’Islande, le Lichtenstein, la Norvège et la Suisse et les grandes organisations internationales engagées dans le secteur de la coopération et de la Santé, l’OSCE et l’OMS, ont participé aux discussions sur le virus de la fièvre Ebola, l’une des sessions les plus importantes de cette réunion. Durant les autres réunions, les participants ont évoqué la prévention du cancer, la thérapie de la douleur et les soins palliatifs.
Après avoir rappelé que l’épidémie de fièvre Ebola a déjà fait 2 793 morts depuis mars dernier en Afrique de l’Ouest, les participants ont dressé un bilan des ressources déjà débloquées comme l’enveloppe de 140 millions promise la semaine dernière par Bruxelles. Ils ont ajouté que d’autres financements pourraient être envisagés pour renforcer la lutte contre le virus Ebola et favoriser la recherche. Les ministres ont aussi annoncé qu’un plan d’action sera proposé par l’Union européenne (UE), à l’occasion d’une rencontre internationale qui se tiendra prochainement à Washington.
Seulement quatre ou cinq pays européens sont prêts
« Pour l’heure, seulement quatre ou cinq pays européens sont équipés contre Ebola. Mais d’ici à la prochaine réunion, nous travaillerons ensemble pour coordonner notre aide », a déclaré Beatrice Lorenzin. Le ministre de la Santé italien a souligné les efforts déployés par l’Italie face à la campagne de désinformation orchestrée par certains partis politiques comme la Ligue du Nord et le Mouvement 5 Stelle dont le chef, le comique Beppe Grillo a évoqué les risques de contagion liés à l’arrivée de clandestins originaires de l’Afrique.
« Nous constatons avec satisfaction que l’OMS a préparé une feuille de route importante pour enrayer le virus de la fièvre Ebola tandis que l’Union européenne a déjà mis en place des mécanismes de coopération et d’aide humanitaire à travers le déblocage de ressources financières importantes », a souligné Beatrice Lorenzin. Elle a ajouté que l’Union européenne tout en tenant compte du fait que les risques d’expansion de l’épidémie en Europe sont faibles, « a décidé de renforcer les systèmes d’identification du virus, de déplacement des patients et des cas suspects et les procédures de soins médicaux ».
Dispositif d’assistance
Les ministres de la Santé de l’UE ont aussi évoqué la nécessité de coordonner le dispositif d’assistance fourni par les États membres dans toute l’Union européenne et de créer un système de liaison avec des structures clefs comme les agences onusiennes, les compagnies de transport et les ONG. Compte tenu du fait que « des ressortissants européens se trouvent dans les zones touchées par le virus, nous devons mettre en place un système de coordination des demandes d’évacuation, d’assistance en termes d’équipements sanitaires et de personnel qui pourrait être utilisé pour les ressortissants des autres pays européens », ont-ils ajouté.
Plus concrètement, les participants ont envisagé la possibilité de renforcer les structures sanitaires sur le terrain en achetant en commun, du matériel sanitaire. Et d’encourager la recherche pour la prévention et les soins des maladies hémorragiques et en premier lieu du virus Ebola. Enfin, les ministres ont proposé d’organiser des contrôles ponctuels des mesures adoptées afin de pouvoir les améliorer ou les remplacer.
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