Églantine : « on apporte l’espoir »

Publié le 07/02/2012
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Églantine Simonet, est la dernière recrue de l’EMPP. À 34 ans, cette jeune femme très volubile témoigne sans compter de sa fonction de médiatrice en santé pair et de son besoin aujourd’hui de ne « pas tricher avec elle-même ». « Ce n’est pas facile car se nommer médiatrice en santé pair, c’est aussi accepter de dire au grand jour qu’on a été malade et s’exposer publiquement. » Églantine n’a pas connu la rue, mais elle a fait l’expérience de la précarité et de l’isolement social consécutifs à la maladie pendant plusieurs années. « Malade jeune, je l’ai été à nouveau plus tard. Après avoir ouvert une entreprise à mon compte, il y a eu une rupture de 3 ans et demi. Hospitalisée chez moi… » Peu importe au fond les diagnostics qui ont pu être posés sur sa maladie et sur les causes de ses difficultés, la jeune Marseillaise a refait surface depuis. Elle a commencé à se lancer dans une action de pair-aidance sur des forums d’usagers sur internet. Après une intervention dans le DU de santé communautaire, Vincent Girard lui propose de rejoindre le programme MARSS. « J’ai senti une équipe hors normes, avec des valeurs qui me correspondaient, de liberté et de créativité professionnelles. J’ai aussi décidé d’assumer ce à quoi j’avais réfléchi pendant ces 3 ans et demi. Je ne voulais plus me faire mal pour répondre à un préjugé social. Je n’ai plus à tricher, c’est une forme d’engagement politique », explique-t-elle.Pour toutes ces raisons, Églantine, comprend l’impact social de la maladie sur la famille ou l’environnement. « Je suis fière d’avoir survécu et d’aider les autres avec mon expérience. » Avec elle, elle pourra trouver les mots pour rétablir le lien entre une mère et sa fille en grande difficulté ou animer des réunions de malades d’où émerge un autre discours. « On conserve des fragilités mais on n’est pas fragile comme les gens l’imaginent. Avec un peu de prévention, tout va bien », assure-t-elle. Sa passion affleure pour cette fonction de lien entre soignants et soignés, compréhension de sa maladie et soins, et sa mission de soutien. « L’idée forte, c’est qu’on apporte l’espoir. On témoigne qu’on peut aller mieux et qu’on peut travailler. L’espoir est fondamental pour s’inscrire dans une forme de lutte », conclut-elle.

 H. F.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9079