LE PROJET qui sera présenté par la délégation brésilienne est une version réduite du texte originel sur lequel les délégués ne sont pas parvenus à s’accorder au bout de cinq mois de négociations. « Bien qu’il y ait de bonnes choses dans ce texte, il y manque l’ambition nécessaire pour le développement durable et pour une économie verte globale », a souligné Monica Westeren, porte-parole du commissaire européen à l’environnement Janez Potocnik. L’économie verte est pourtant une occasion « de créer des emplois, de sortir les gens de la pauvreté, de nourrir nos enfants tout en réduisant la pression sur l’environnement et sur les ressources ». « Il est encore temps d’améliorer les chances d’un résultat positif si la volonté existe de toutes parts », a-t-elle ajouté en insistant sur l’exigence européenne « d’objectifs avec des calendriers concrets et des mécanismes de contrôle pour mesurer les progrès ». Le texte ne fait déjà plus référence à la possibilité, ardemment défendue notamment par la France, de créer une agence des Nations-Unies pour l’environnement en lieu et place du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Un PIB vert.
Le PNUE a d’ailleurs pris l’initiative de proposer un nouvel indice vert mesurant non seulement la richesse économique mais aussi le capital naturel, qui fait apparaître que les grands pays émergents et les Etats-Unis ont été ceux qui ont provoqué le plus de dégâts à la nature au cours des vingt dernières années. Ce PIB vert - un « indice de richesse globale » - veut tenir compte de « toutes les composantes de la richesse dans un pays » et de leur évolution dans le temps. Il s’agit de fournir « le véritable état de la richesse du pays et la durabilité de sa croissance », alors que le Produit intérieur brut (PIB) et l’Indice de développement humain (IDH) ne tiennent compte que « du court terme ». L’IDH est calculé à partir de l’espérance de vie, du niveau d’éducation et du niveau de vie. « Rio+20 est une occasion de revenir sur le PIB comme mesure de prospérité au XXIe siècle (...), beaucoup trop silencieux sur les mesures principales de bien-être humain, à savoir les problèmes sociaux et l’état des ressources naturelles du pays », a affirmé le directeur général du PNUE Achim Steiner. Ce nouvel indice analyse la situation dans vingt pays représentant 56 % de la population mondiale et 72 % du PIB, sur la période 1990 à 2008. Sur cette période, le PIB a augmenté, par exemple, de 422 % en Chine, de 37 % aux Etats-Unis, de 31 % au Brésil et de 24 % en Afrique du Sud. Vu sous le prisme du nouvel indice, l’économie chinoise reste la plus performante mais n’augmente plus que de 45 %, celle du Brésil de 18 % et celle des Etats-Unis de 13 %. Sur les vingt pays, le Japon est le seul à avoir augmenté son capital naturel, du fait du développement de ses forêts. La France a connu une quasi stabilité.
Gage de bonne santé.
Par ailleurs, plus d’une centaine d’Académies des sciences dans le monde (105) ont lancé un appel au Sommet de Rio+20, lui demandant d’agir face au double risque pour la planète causé par les schémas de consommation vorace et les problèmes de l’explosion démographique. Les signataires de l’appel incluent les principales Académies des sciences d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie. « La croissance démographique et la consommation à outrance posent deux des plus grands défis auquel le monde doit faire face », indiquent-elles. La population mondiale a grimpé de 3 milliards en 1950 à sept milliards en 2011 et devrait atteindre 9,5 milliards d’individus d’ici 2050, avec la plus forte progression pour les pays pauvres, selon les estimations de l’ONU. « Si l’on met les bonnes conditions en place, des mesures peuvent réduire les taux de fertilité tout en respectant les droits de l’Homme, faciliter et stimuler le développement économique, améliorer les conditions de santé et de vie, et augmenter la stabilité politique et sociale ainsi que la sécurité », plaident les Académies. L’Organisation Mondiale de la santé rappelle, quant à elle, qu’« un environnement sain est essentiel à une bonne santé » et que la pollution de l’air, celle de l’eau ainsi que la contamination par les produits chimiques sont à l’origine « d’une grande partie de la charge de morbidité dans le monde ». Selon des diplomates français, François Hollande devrait lancer à Rio un appel en faveur de mesures majeures pour une nouvelle vision du développement afin d’arrêter la dégradation « extrêmement alarmante » des ressources naturelles et de l’environnement.
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