Environnement : le vélo pourrait sauver 10 000 vies en Europe

Publié le 16/04/2014
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Crédit photo : AFP

Quelque 9 401 décès prématurés pourraient être évités chaque année, si les habitants de 56 métropoles européennes étaient aussi adeptes du vélo que les Danois, estime une étude de la CEE-ONU et du bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publiée dans le cadre du Programme paneuropéen sur les transports, la santé et l’environnement (PPE-TSE), alors que les ministères européens concernés se réunissent à Paris depuis le 14 avril et jusqu’à ce soir.

À Copenhague, le vélo est en effet utilisé dans 26 % des déplacements ; à Amsterdam, cette proportion s’élève à 33 %. Vient ensuite Berlin avec 13 %, qui pourrait, en cherchant à se hisser au niveau de Copenhague, sauver 151 vies.

Éviter les matières particulaires

Paris stagne au bas du classement avec un poids du vélo dans les déplacements de 3 %, un peu devant Athènes (2 %) ou Madrid, Sofia, et Budapest (1 %).

Selon l’étude, le développement du vélo aurait des bénéfices tout à fait dignes de toute autre politique de santé. Le chiffre de 9 401 pourrait même être revu à la hausse en prenant en compte toutes les villes européennes.

Les transports sont responsables de la réduction de l’espérance de vie de 9 mois pour les Européens exposés aux matières particulaires (selon une précédente étude du bureau régional de l’OMS) et de 120 000 décès prématurés, liés aux accidents de la circulation. En outre, l’exposition à des niveaux excessifs de bruit lié aux transports routiers touche plus de 70 millions de personnes. Les transports représentent environ 24 % des émissions totales de gaz à effet de serre en Europe et en Amérique du Nord.

Les coûts globaux des impacts environnementaux et sanitaires des transports peuvent atteindre jusqu’à 4 % du PIB d’un pays.

Emplois verts

Au-delà de la santé, l’économie verte pourrait participer à la création d’au moins 76 600 emplois, toujours selon le postulat que chaque métropole de la région paneuropéenne a une part modale identique à celle de Copenhague. La capitale danoise a en effet estimé à 650 le nombre d’emplois liés au vélo. Et c’est sans compter les emplois directs, indirects ou induits, qui pourraient être créés en parallèle, notamment avec le cyclotourisme.

Le bureau européen de l’OMS appelle donc à une « déclaration de Paris (voir encadré) courageuse, promettant des investissements publics dans des transports écologiques et sains », selon les mots de la directrice régionale Zsuzsanna Jakab.


La déclaration de Paris prône des transports sains
 
Ce mardi 15 avril, Marisol Touraine, ministre de la Santé, le secrétaire d’État aux transports Frédéric Cuvilllier, et les responsables de la CEE-ONU et du bureau régional de l’OMS pour l’Europe ont signé la déclaration de Paris qui vise à concilier l’importance des transports pour l’économie et les préoccupations sanitaires et environnementales.
Ils réaffirment leur engagement pour le programme paneuropéen ( PPE-TSE) et les quatre buts décidés lors de la troisième et précédente réunion de 2009 : le développement d’emplois dans des transports verts et d’un système de transport plus efficient, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la pollution atmosphérique et le bruit, et des politiques propices à des modes de transports sains et sûrs.
Ils s’engagent à prendre en compte les nouvelles données scientifiques sur l’impact sanitaire combiné de la pollution atmosphérique et du manque d’activité physique.
Par ailleurs, les signataires disent leur volonté de créer une Académie du programme paneuropéen pour mettre en œuvre des recommandations du PPE-TSE et d’élaborer un plan pour la promotion du cyclisme.
Mais ils remettent à 2020, au programme de la cinquième Réunion, la question d’une convention-cadre sur les transports, la santé et l’environnement, entre les États membres.
 
Coline Garré

Source : lequotidiendumedecin.fr