L’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) lance auprès du grand public une enquête en ligne destinée à mesurer la perception des citoyens sur la fiabilité des méthodes d’évaluation de la toxicité des substances chimiques. Cette évaluation « peut se faire par l’expérimentation animale ou par des méthodes dites "alternatives" qui réduisent ou remplacent le recours à l’animal, ou encore optimisent les méthodes appliquées aux animaux pour limiter au maximum la souffrance (principe des 3R : replace, reduce, refine) », explique l’INERIS. La démarche s’intègre à la réflexion menée dans le cadre du projet PICASO Alternatives (Place des méthodes alternatives en expérimentation animale dans le domaine santé-environnement - Prise en compte des attentes sociétales), financé par le ministère chargé de l’écologie dans le cadre du programme REPERE issu du Grenelle de l’environnement.
Il s’inscrit également dans les suites de l’impulsion donnée par le règlement européen REACH sur l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et la restriction des substances chimiques, en vigueur depuis juin 2007 et qui vise à assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et de l’environnement contre les risques liés aux substances chimiques. Par ailleurs, une directive européenne du 22 septembre 2010 sur la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques qui veille à une moindre utilisation de ces animaux et à leur remplacement dans la mesure du possible.
Attentes de la société
« La souffrance que l’on fait subir aux animaux en testant sur eux des substances chimiques de toutes sortes pose des problèmes éthiques à notre société. Peut-on se passer de ces tests, et si le recours aux alternatives se généralisait, auriez-vous la même confiance dans des substances testées par d’autres méthodes n’utilisant pas d’animaux », interroge aujourd’hui l’INERIS. Le questionnaire est accessible sur le site www.ineris.fr.
Le projet est mené en partenariat avec 3 associations : l’Association nationale de défense des consommateurs et usagers CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie), la CNMSE (Coordination nationale médicale Santé-Environnement) et l’ESF (Écologie sans Frontières). En plus du questionnaire en ligne, d’autres outils seront mis en place afin de mieux évaluer les attentes du public : réalisation de groupes de discussion – focus group (consommateurs, associations de défense de l’environnement, de professionnels de santé, de protection des animaux, utilisateurs et développeurs de méthodes alternatives) par la CLCV ; mise en place d’un groupe Facebook animé par ESF ; envoi d’un questionnaire aux lanceurs d’alerte par la CNMSE ; analyse des discours des associations de défense des animaux.
Une fois ces attentes identifiées, elles seront mises en perspective au regard des besoins de recherche et d’expertise. Le projet PICASO Alternatives doit aboutir à la publication d’un dossier faisant le point sur le sujet (état des lieux de la recherche nationale et européenne sur les méthodes alternatives ; l’expertise nationale et européenne dans le domaine ; les attentes sociétales).
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