Marisol Touraine, qui faisait partie de la short list pour Matignon, a été une nouvelle fois reconduite ce mardi ministre de la Santé, et devrait du coup, sauf démission surprise, conserver ce maroquin pendant l'intégralité du quinquennat de François Hollande. Elle pulvériserait ainsi le record de longévité à ce poste (sous la Ve République) de 3 ans et 10 mois, jusqu'ici détenu par Simone Veil (1974-1978), Roselyne Bachelot étant restée trois ans et 187 jours.
La performance est d'autant plus impressionnante que la ministre de la Santé a affronté une fronde durable des praticiens libéraux contre la loi de santé qui porte son nom.
Lors de sa quatrième cérémonie des vœux à son poste, la ministre s'était elle-même amusée de cette longévité record – « Quatre ans, c'est beaucoup » –, alors que dans le même temps, la CSMF réclamait sa démission après la censure partielle du tiers payant généralisé auquel la profession est farouchement opposée.
Fidèle de François Hollande, Marisol Touraine, 57 ans, fait donc partie avec Jean-Yves Le Drian (Défense) et Stéphane Le Foll (Agriculture) des trois derniers ministres qui auront conservé les mêmes attributions depuis leur prise de fonction en mai 2012. Depuis des mois pourtant, Marisol Touraine n'avait pas fait mystère de ses envies de promotion pour un ministère régalien ou, plus récemment, pour Matignon.
L'homme des réseaux à l'Intérieur
Mais François Hollande a préféré nommer Bernard Cazeneuve au poste de Premier ministre pour un bail très réduit — il deviendra le plus éphémère chef du gouvernement de la Ve République devant Édith Cresson.
Le mini-remaniement de ce mardi a entraîné l'entrée au gouvernement de Bruno Le Roux au poste de ministre de l'Intérieur. L'ancien chef du groupe socialiste à l'Assemblée nationale est bien connu du monde de la santé pour sa proposition de loi sur les réseaux de soins mutualistes (dont sont exclus les médecins).
Le Dr Jean-Marie Le Guen, très proche de Manuel Valls, change de fonctions. Jusqu'alors chargé des relations avec le Parlement, il a été nommé secrétaire d'État en charge du développement international et de la francophonie, une nomination qui n'a rien d'une promotion.
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