Alors qu'un cinquième plan Soins palliatifs est sur les rails, le monde de la fin de vie interpelle les candidats à l'élection présidentielle sur le problème du mal mourir en France.
« Seulement 100 000 patients par an bénéficient des soins palliatifs, pour une demande estimée à 320 000 patients par an », déplore la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), en dénonçant une injustice liée à des plans trop timides et à des tensions sur l'offre médicale, alors que la pyramide des âges accroît les besoins.
15 propositions de la SFAP
La SFAP propose aux candidats de se positionner sur 15 propositions concrètes autour de quatre objectifs : garantir l’égalité d’accès aux soins palliatifs, sortir du « tout-hôpital », développer la formation des soignants, aider les aidants. Et une question : faut-il changer la loi Leonetti-Claeys de 2016 ?
Autant d'occasions pour la SFAP de rappeler ses propositions (dont certaines sont déjà dans le cinquième plan), à commencer par la création de 26 unités de soins palliatifs dans les départements qui en sont dépourvus, le développement des équipes extra-hospitalières, l'instauration d'un forfait de prise en charge pour les libéraux intervenant à domicile ou encore l'introduction d'un stage obligatoire en soins palliatifs pour chaque étudiant en médecine et d'un diplôme d’études spécialisées complémentaires.
Rappelant l'opposition des acteurs des soins palliatifs à toute forme d'euthanasie, et à toute modification de la loi de 2016, la SFAP propose d'organiser une concertation sur les conditions de prise en charge de la fin de vie avec les professionnels de santé les plus concernés, en vue de rédiger une synthèse exposant les points de consensus et de clivage, et ainsi, « éviter la simplification et la radicalisation du débat sur la fin de vie lors de la prochaine campagne présidentielle ».
Un site pour militer, du côté de l'ADMD
À front renversé, l'Association pour le droit de mourir pour la dignité (ADMD) lance un site internet pour permettre aux Français d'interpeller directement les candidats. L'ADMD défend non pas des mesures concrètes et chiffrées, mais des grands principes : la légalisation de l’aide médicale active à mourir pour celles et ceux qui le souhaitent, des directives anticipées opposables et contraignantes, et un accès universel aux soins palliatifs.
Les prises de position des candidats sont en outre rappelées. L'on trouve ainsi du côté des opposants à la légalisation de l'aide active à mourir (qui a déjà été l'objet de pas moins de cinq propositions de loi au cours du dernier quinquennat), Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Éric Zemmour, et Nicolas Dupont-Aignan ; des partisans, Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Philippe Poutou. Jean Lassalle, Fabien Roussel, et Emmanuel Macron, eux, ne se prononcent pas (encore).
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