La proposition 21 du programme de François Hollande a ravivé le débat de la légalisation de l’euthanasie, toujours aussi passionné. Ainsi, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) se félicite de la proposition du candidat socialiste de permettre à toute personne majeure « en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée » de bénéficier d’une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». L’ADMD demande d’ailleurs à tous les candidats de se positionner sur cette question. Selon Marisol Touraine, chargée des questions sociales dans la campagne du candidat à la présidentielle, il n’est pas question d’aller aussi loin que le souhaiterait l’ADMD qui prône l’autorisation du « suicide assisté ». « Nous voulons définir un cadre qui réponde, au-delà de ce que la loi permet aujourd’hui, aux volontés de ceux qui souffrent », a-t-elle précisé. « Il s’agit de reconnaître un droit, pas d’imposer une pratique. Chacun, selon ses convictions, pourra ou non l’écarter et ceux qui le saisiront seront probablement extrêmement minoritaires ».
Une proposition trop ambiguë.
Les opposants à un tel projet sont nombreux à commencer par la Fondation Jérôme Lejeune laquelle s’élève contre un projet qui reviendrait à « légaliser l’homicide de personnes malades ». Le Collectif plus digne la vie (plusdignelavie.com) s’interroge : au fond, « qui n’adhérerait à une fin de vie dans la dignité ? ». Face à la loi Leonetti sur la fin de vie, qui pose le principe de l’interdiction de l’acharnement thérapeutique, le Collectif met en garde contre « une rédaction ambiguë qui appelle plus de questions qu’elle n’apporte de réponses ». Et de fait, la définition concrète de l’aide active à mourir est renvoyée au lendemain de l’élection. On ne sait pas encore quel sera le rôle des médecins. Une clause de conscience pourrait être envisagée. La Société française d’accompagnement des soins palliatifs (SFAP), qui fédère plus de 5 000 soignants, rappelle « la complexité des situations rencontrées en fin de vie et invite à un débat serein, qui ne peut pas avoir lieu dans un contexte de campagne électorale ». La SFAP dénonce l’emploi des sondages d’opinion qui utilisent « des questions simplifiées avec des termes flous » et qui sont réalisés « après l’évocation de situations douloureuses et rares, pour lesquelles l’application de la loi actuelle n’a pas été mise en œuvre ».
En janvier 2011, une proposition de loi avait déjà envisagé la possibilité d’instaurer une assistance médicalisée pour mourir. Nicolas Sarkozy avait, à cette occasion, rappeler son opposition. L’Ordre des médecins avait également estimé que la légalisation de l’euthanasie reviendrait à exposer les personnes les plus vulnérables « à des dérives incontrôlables au moment où la société s’interroge sur le financement de la dépendance ». Il s’alarmait, par ailleurs, de la pression exercée sur les médecins à qui l’on demandait « de faire un geste létal contraire à leur éthique sans respecter leur conscience ».
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