Inquiétude chez les moins de 40 ans

UNE ÉTUDE parue cette semaine dans la revue Mayo Clinic Proceedings fait état d’un accroissement important du nombre de cancers de la peau chez les adultes américains de moins de 40 ans. D’après cette étude, entre 1970 et 2009, l’incidence aux États-Unis de ce type de cancer a été multipliée par 8 chez les femmes de 18 à 39 ans et par 4 chez les hommes. L’étude a été réalisée à partir de la cohorte « Rochester Epidemiology Project » qui depuis 1966 permet de collecter toutes les données de la population d’Olmsted County (Minnesota). Entre 1970 et 2009, le diagnostic de mélanome a été porté pour la première fois chez 256 hommes et femmes âgés de 18 à 39 ans du comté. La hausse des nouveaux cas de cancers est, selon les auteurs, imputable à un usage accru des cabines de bronzage, surtout chez les femmes. « En dépit des campagnes grand public de sensibilisation et d’éducation visant à changer les habitudes et à diminuer l’exposition excessive aux UV, les enfants, les adolescents et les adultes continuent à se mettre eux-mêmes en danger », déplorent les auteurs.

Données françaises.

À l’occasion de la publication de cette étude, le Syndicat national des dermatologues (SNDV) rappelle les données françaises : « Avec 9 780 nouveaux cas estimés en 2011 (4 680 cas chez l’homme et 5 100 cas chez la femme), le mélanome cutané est particulièrement dangereux puisqu’on estime en France le nombre de décès imputables à ce cancer à 1 620. » Le syndicat attire l’attention sur les dangers d’une forte exposition au soleil et aujourd’hui, de la fréquentation des salons de bronzage. Environ 15 500 cabines de bronzage sont actuellement recensées sur notre territoire. D’après les chiffres du Syndicat national des professionnels du bronzage en cabine (SNPBC), 16 % de la population française a déjà utilisé ce type d’appareil. « Il est essentiel que toutes les personnes qui ont le moindre doute puissent venir consulter, quel que soit leur âge », souligne Luc Sulimovic, président du syndicat qui organisera le 24 mai prochain la journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau. « Pour permettre une prise en charge efficace et favoriser les chances de guérison, le mélanome doit être détecté dès le début de son évolution », rappellent les dermatologues. L’étude américaine a en effet montré qu’en dépit d’une incidence en augmentation chez les adultes jeunes, la mortalité, elle, a diminué, du fait de diagnostics plus précoces.