Le mot fin n’existerait-il pas en Italie ? C’est ce que vient de démontrer le tribunal administratif du Latium (Tar) en suspendant le décret de nomination de la commission ministérielle de la Santé chargée en juillet dernier, d’évaluer les effets de la méthode Stamina.
Estimant que ce protocole n’avait aucune base scientifique et que l’utilisation des cellules mésenchymateuses pouvait au contraire avoir des retombées dangereuses sur la santé des patients, la commission avait prôné en octobre, l’interruption immédiate des essais en milieu hospitalier programmée sur deux ans.
La décision du tribunal saisi par l’inventeur de ce protocole médical David Vannoni est importante dans la mesure où elle suspend dans la foulée les requêtes des experts, c’est-à-dire l’interruption de toute expérimentation.
Pour justifier leur décision, les magistrats ont invoqué le manque d’impartialité des experts scientifiques, certains ayant publiquement critiqué le protocole avant leur nomination. Un manque d’impartialité et d’objectivité qui, pour les juges, a remis en cause l’indépendance du comité scientifique.
Du coup, le tribunal a invité le ministère de la Santé à revenir à la case départ en nommant une nouvelle commission. « La commission chargée d’examiner le protocole médical pourra être composée d’experts appartenant éventuellement à la communauté scientifique étrangère. Ils ne devront jamais avoir pris position sur la méthode. Si tous les experts interpellés devaient déjà s’être exprimés sur le protocole, la commission pourra être composée de manière égale, d’experts favorables à la méthode », ont indiqué les magistrats.
Pression des associations de malades
Cette indication totalement dénuée d’ambiguïté laisse envisager l’impact que peuvent avoir eu les pressions exercées par les associations de malades et les lobbies proches de l’inventeur de la méthode Stamina.
Le ministère de la Santé vient de faire savoir qu’une nouvelle commission sera nommée d’ici à la fin de la semaine et que des experts « étrangers » seront convoqués sur la base des indications du tribunal.
Du côté des experts désavoués par les magistrats du tribunal administratif, le mot d’ordre est « no comment ». Les associations pour la vie en revanche ont déjà organisé un colloque qui se tiendra le 7 décembre prochain à Rome. L’objectif est clair : augmenter la pression sur le ministère, les experts et les magistrats qui se réuniront à nouveau le 11 juin prochain pour dresser un nouveau bilan.
Tout en félicitant les juges pour leur sagesse et leur respect des malades qui ont le droit aux soins compassionnels, David Vannoni a annoncé que sa méthode sera testée à Miami en Floride par l’institut Diabestes Research Institute qui soutient à fond le protocole Stamina. « Un groupe de neurophysiologistes effectuera une série de tests sur les cellules pour établir une éventuelle échelle de différenciation même partielle. Ces contrôles de qualité devraient nous permettre d’avoir des données objectives pour évaluer notre méthode », a affirmé David Vannoni.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque