À l’issue d’une enquête sur l’exposition des enfants et adolescents à la publicité alimentaire diffusée à la télévision et sur Internet, publiée en juin dernier, Santé publique France préconisait de « limiter les communications commerciales pour les produits à faible qualité nutritionnelle aux heures les plus regardées par les enfants ». Une étude menée par des chercheurs de l’université de Stanford suggère que les productions cinématographiques mériteraient également une attention des autorités sanitaires.
Publiée dans le « JAMA Internal Medicine », cette étude s’est intéressée à la qualité nutritionnelle des aliments et boissons représentés dans les 250 films américains les plus rentables de 1994 à 2018. Près de 15 000 produits (9 198 aliments et 548 boissons) ont ainsi été étudiés. Dans 73 % des films, les aliments présentés avaient une qualité nutritionnelle médiocre. Pour les boissons, 90 % des productions étudiées sont concernées.
Un « problème socioculturel »
Les aliments les plus représentés sont les « snacks » et sucreries (dans 23,6 % des films), suivis par les fruits (22,3 %) et les légumes (14,4 %). Parmi les boissons, ce sont celles contenant de l’alcool qui sont les plus représentées (40,1 %), suivies par le café et le thé (23 %), l’eau (15,3 %), et les boissons sucrées (13,7 %).
Par rapport aux recommandations nutritionnelles américaines pour 2 000 kcal consommés, le régime représenté dans les films est carencé en fibres (- 45 % par rapport aux apports recommandés), mais en excès pour le sodium (+ 3,9 %), les graisses saturées (+ 25 %) et l’alcool (+ 177 %). En comparaison avec le régime réel observé chez les Américains pour 2 000 kcal, celui représenté au cinéma comporte 313 % d’alcool en plus et 16,5 % de sucre en excès.
« Aucune amélioration n’a été constatée à travers le temps », déplorent les auteurs, concluant que « les films américains font la promotion d’une consommation malsaine auprès du public mondial ». Et, alors que seuls 11,5 % des produits sont associés à une marque, les auteurs estiment que « le problème des représentations médiatiques des régimes alimentaires malsains va bien au-delà des marques et des publicités ».
Ils mettent ainsi en lumière un « problème socioculturel », dont la résolution peut notamment passer par les films qui constituent une « opportunité à fort impact (...) si les producteurs de films élargissent la gamme d'aliments et de boissons décrits comme normatifs, valorisés et représentatifs de la culture américaine ».
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