EN 2007, l’Académie nationale de médecine avait déjà fait part de son inquiétude sur l’évolution de l’alcoolisation des jeunes. Le récent rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) sur l’état de santé de la population française démontre que la lutte contre l’alcoolisme fléchit. Malgré une baisse de 14 % entre 1999 et 2009, le rythme de diminution de la consommation d’alcool sur le territoire français - assez rapide au début des années 2000 - s’est ralenti depuis 2005 et provient essentiellement de la baisse de la consommation de vin. Le rapport de la DREES estime à 12,4 litres d’alcool pur par habitant de 15 ans et plus, la consommation des Français en 2009, soit 40 g par jour pour les hommes et un peu moins de 20 g pour les femmes. En 2010, près de 4 adultes sur 10 de 18 à 75 ans ont une consommation d’alcool à risque, « les trois quarts d’entre eux présentant un risque d’alcoolisation excessive ponctuelle et un quart, un risque d’alcoolisation excessive chronique », note la DREES qui observe un accroissement des usages à risque chez les jeunes hommes et femmes. Les premiers résultats de l’enquête ESCAPAD 2011 de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) indiquent que l’alcoolisation ponctuelle importante concerne plus de la moitié des jeunes de 17 ans (53,2 % en 2011 contre 45,8 % en 2005).
Trop de laxisme.
Pour l’Académie de médecine, cette situation n’est pas sans lien avec les « nombreux reculs législatifs et réglementaires » constatés depuis le vote de la loi « Évin » du 10 janvier 1991 relative à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme. Cette loi « avait pour principes originels d’interdire la publicité sur les supports qui s’imposent à tous et d’en limiter la forme sur les supports autorisés », rappellent les Pr Gérard Dubois et Roger Nordmann dans un communiqué au nom de la Commission VI (Addictions). Parmi les formes de laxisme dans l’application de la loi Évin, ils évoquent la publicité pour l’alcool autorisée en 2009 sur Internet, le rétablissement progressif des buvettes en milieu sportif ou l’exception pour les enseignes dans les zones de production conduisant à remplacer les termes « enseignes » par « affiches », « puis à décider que toute la France était une zone de production ». Pour revenir à l’esprit de la loi Évin, l’Académie recommande « l’interdiction de la publicité des boissons alcooliques sur les supports qui s’imposent à tous » (télévision, radio, cinéma, internet, affichage sur la voie publique et les transports en commun), « la limitation des messages publicitaires à la seule description du produit » (nature, contenu en alcool), et une « meilleure mise en évidence » du logo ou de l’avertissement recommandant de s’abstenir de toute consommation d’alcool durant la grossesse.
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