Dans sa dernière note transmise aux autorités le 26 octobre, le Conseil scientifique Covid-19 faisait état de la situation sanitaire critique liée à la deuxième vague et préconisait un confinement aménagé. Une telle mesure a été annoncée le 28 octobre et instaurée deux jours plus tard, alors que des projections de l'institut Pasteur n'excluent pas la possibilité d'un pic supérieur à celui de la première vague.
« En frappant fort sans attendre, on peut espérer avoir un impact plus important sur la dynamique de l’épidémie et au final mieux protéger la population et l’économie que si on laisse la situation se dégrader avec des réponses tardives et insuffisantes », justifie le Conseil scientifique, qui recommande que ce confinement aménagé de quelques semaines soit suivi d'un couvre-feu sanitaire dans la phase de déconfinement.
Les membres du Conseil rappellent par ailleurs la nécessité d'une large adhésion des Français à ces mesures restrictives pour une réelle efficacité et regrettent « une forte et constante défiance à l’égard des décideurs alimentée par des critiques publiques ».
Une sortie de la deuxième vague estimée au mieux en fin d'année
Et s'il est difficile de prévoir la durée de cette deuxième vague notamment du fait de cette acceptation, mais aussi du virus lui-même et du climat, le Conseil scientifique émet l'hypothèse d'une sortie de cette vague en fin d'année ou en début d'année 2021. « Cette sortie devrait s’accompagner d’un retour de la circulation du virus à un niveau très contrôlé (5 000 à 8 000 nouvelles contaminations par jour maximum) », est-il précisé. Pour espérer y parvenir, les moyens de la stratégie « tracer-isoler » devront être renforcés, tout comme le recours à l'application Tous AntiCovid.
Une fois la circulation du virus contrôlé, une stratégie impliquant « des mesures fortes et précoces à chaque reprise épidémique » pourrait être envisagée pour maintenir le taux de contamination sous ce seuil, comme cela a été fait dans plusieurs pays d’Asie, le Danemark, la Finlande et l’Allemagne.
Plusieurs vagues probables
Le Conseil estime également que « la place des médecins généralistes et d’une façon générale des professionnels de santé (pharmaciens, professions médico-sociales…) doit être beaucoup plus importante durant cette 2e vague mais également à son décours », et appelle à ce que les tests de diagnostic antigéniques soient largement utilisés en dehors des laboratoires de biologie.
Malgré les différentes mesures adoptées, il est très probable que cette deuxième vague ne soit pas la dernière, le Conseil évoquant de nombreux mois à venir avec une situation extrêmement difficile. Une stratégie d'alternance entre des périodes de mesures très restrictives de type confinement et des périodes plus souples est évoquée en attendant l'arrivée d'un vaccin espéré pour le deuxième semestre 2021. Néanmoins, les experts s'interrogent : « Est-ce possible sur le long terme ? Les Français accepteront-ils une telle stratégie, est-ce viable économiquement ? ».
Un pic probable de 6 000 patients en réanimation
Ce dernier avis du Conseil scientifique repose sur les dernières projections de l'institut Pasteur, rapportées par l'AFP. Les épidémiologistes estiment qu'à la mi-novembre, près de 6 000 patients Covid (entre 5 400 et 6 020) pourraient être pris en charge en réanimation - contre 3 368 patients actuellement - si l'impact du nouveau confinement était similaire à celui du premier. Toutefois, ce nouveau confinement étant moins contraignant, le pic pourrait, dans le pire des scénarios, être décalé de quelques semaines et atteindre 8 200 à 9 100 personnes en réanimation.
À titre comparatif, lors de la première vague, le pic avait été atteint le 8 avril, avec 7 148 patients Covid en réanimation trois semaines après le début l'instauration du confinement, qui avait permis de descendre à un taux de reproduction (R) de 0,7.
« Je pense qu'on aura un nombre de reproduction de base qui sera probablement entre 0,8 et 0,9 plutôt que 1,2 (N.D.L.R. : taux envisagé dans le pire des scénarios) », a indiqué à l'AFP Simon Cauchemez, un des auteurs de l'étude, précisant que cela devrait conduire à un pic autour de 6 000 lits. Actuellement, le taux de reproduction se situe à 1,3.
Le Conseil scientifique a par ailleurs rappelé que la durée moyenne entre l’infection et l’hospitalisation est de 11 jours. Les effets du confinement ne pourront donc pas être évalués auparavant.
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