Le Pr Agnès Buzyn, nouvelle présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), s'est déclarée « en phase » avec le rapport de Dominique Polton, conseillère du directeur général de la CNAM, qui propose notamment l’instauration d’un taux unique de remboursement des médicaments aux alentours de 60 %, ce mardi 28 juin.
« Cela nécessiterait une décision politique de rassembler le service médical rendu (SMR) et l'amélioration du service médical rendu (ASMR) en un seul indicateur mais aussi de refonder les taux de remboursement », rappelle-t-elle. Agnès Buzyn sait bien que le gouvernement n'est pas disposé à mettre en œuvre ces changements, mais ne s'avoue pas vaincue pour autant : « Nous sommes obligés de garder les deux indicateurs, mais on peut modifier un peu la façon dont est fixée l'ASMR. » La présidente de la HAS n'en dira pas plus.
Son prédécesseur, le Pr Jean-Luc Harousseau, avait défendu la mise au point d'un nouvel indicateur baptisé « index thérapeutique relatif » (ITR), appelé à remplacer les notions de SMR et d'ASMR.
Un seul mandat
S'exprimant sur plusieurs autres sujets, la présidente de la HAS présentera début 2017 sa feuille de route. Alors qu'elle achève actuellement le mandat interrompu de son prédécesseur démissionnaire, le Pr Harousseau, Agnès Buzyn, à qui « le Quotidien » a consacré un portrait, répète qu'elle ne sollicitera qu'un seul mandat de six ans, entre 2017 et 2023. Elle devra pour cela être à nouveau nommée à ce poste par le président de la République.
Une ordonnance relative au changement de gouvernance de la HAS doit être publiée au plus tard en janvier 2017. Elle doit préciser notamment si les patients participeront ou non à la gouvernance de l'institution. Agnès Buzyn y est favorable, mais « il ne faudrait pas que la HAS soit un lieu de corporatismes », prévient-elle.
Le Pr Buzyn regrette enfin que le budget annuel de la HAS ait baissé de 6 millions d'euros entre 2011 et 2016, passant de 61 à 55 millions d'euros. « Si nous retrouvions ces 6 millions d'euros, nous pourrions faire beaucoup de choses », affirme-t-elle.
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