Le professeur Didier Raoult, directeur de l'Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection à Marseille, s'est prononcé en faveur de la vaccination des soignants et des sujets à risque, se montrant plus sceptique sur une généralisation à toute la population. Sa prise de parole intervient en plein débat sur l'obligation vaccinale des personnels soignants.
« Oui, je suis pour la vaccination mais pour une population à risque d'être particulièrement surexposée, ou à risque de faire des formes graves », a-t-il dit ce jeudi à l'AFP, pendant un déjeuner organisé par le club d'investisseurs franco-chinois China Business Club, à Paris. Dans un tweet diffusé ce vendredi, l'infectiologue encourage tous ses « collègues à se rapprocher de leur centre de vaccination ».
Au vu des enjeux de l'épidémie actuelle, je suis favorable à la vaccination systématique des personnels soignants, avec les vaccins recommandés pour leur classe d'âge. J'encourage donc tous mes collègues à se rapprocher de leur centre de vaccination.
— Didier Raoult (@raoult_didier) July 9, 2021
Interrogé spécifiquement sur les soignants, catégorie où la vaccination patine, le professeur de microbiologie a répondu par l'affirmative : « Le personnel soignant qui est exposé doit réfléchir sérieusement à la vaccination. »
De manière générale, « l'indication vaccinale qui ne me paraît pas contestable, c'est quand vous avez un risque. Le bénéfice individuel est d'autant plus important que vous êtes plus exposé », a-t-il dit lors d'une séance de questions-réponses.
Par conséquent, il a jugé « raisonnable que les gens qui, s'ils sont exposés, peuvent faire une forme grave, les sujets âgés, les obésités maladives, il faut qu'ils soient vaccinés ». Il a qualifié les vaccins d'« élément utile à la lutte contre l'infection par Covid-19 ».
La vaccination pour les enfants en question
Pour le reste de la population, le spécialiste des maladies infectieuses s'est montré nettement plus sceptique, en particulier pour les enfants. « Est-ce que la vaccination générale permet de lutter contre la contagion ? Ce ne sont pas des éléments qui sont clairs dans la littérature ni dans la vraie vie », a-t-il estimé.
Rappelant qu'il « le dit depuis un an et demi », il a conseillé à toute personne malade de « se faire soigner ». Le professeur Raoult prône depuis le début de l'épidémie l'utilisation de l'antipaludéen hydroxychloroquine associé à l'antibactérien azithromycine, un traitement sur lequel l'IHU a effectué des études, qui ont été contestées dans leur méthodologie (échantillon trop réduit et absence de groupe placebo). En outre, plusieurs études cliniques de grande ampleur ont conclu ces derniers mois à l'absence d'efficacité de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19.
« Une partie du désastre initial (en mars/avril 2020), c'est qu'on n'a pas soigné les gens, on leur a dit : "Attendez de vous étouffer", or avec ce virus on peut avoir une insuffisance respiratoire épouvantable sans s'en rendre compte », a argué le professeur. Didier Raoult a estimé qu'« il y aura un moment où on en sortira. Sur la base des notions historiques que j'ai, ça risque de ressembler au bout d'un certain temps à la grippe ».
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité