En avril dernier, UNICEF France et ses partenaires (Réseau Action Climat, Respire, WWF France) ont lancé une campagne de sensibilisation et rappelé que trois enfants sur quatre en France respirent un air pollué.
Le rapport « Pour chaque enfant un air pur ! Les effets de la pollution de l’air en ville sur les enfants » a souligné que la principale source de pollution atmosphérique est le trafic automobile. Vivre à proximité d’axes routiers provoquerait 15 à 30 % de nouveaux cas d’asthme chez les enfants.
Des chiffres inquiétants, que corrobore une étude internationale (194 pays et 125 grandes villes) parue dans « The Lancet Planetary Health » (1). D'après ce travail, quatre millions de nouveaux cas d'asthme infantile dans le monde par an sont liés à la pollution routière, ce qui représente 13 % des cas d’asthme diagnostiqués chaque année chez des enfants.
Asthme attribuable à la pollution routière
Le pays ayant la proportion la plus élevée d’asthme infantile attribuable à la pollution liée à la circulation est la Corée du Sud (31 %). Au niveau des villes, c’est à Shanghai, en Chine, qu’elle est la plus élevée (48 %). Huit autres villes chinoises suivent. Paris se situe à la 21e place, avec un tiers des cas d’asthme chez les enfants qui seraient liés à la pollution routière.
On ne sait pas encore clairement quel polluant spécifique de la pollution routière est à l'origine du développement de l'asthme. Néanmoins, l'Environmental Protection Agency des États-Unis et Santé Canada suggèrent une relation causale entre l’exposition au dioxyde d'azote à long terme (NO2) et le développement de l'asthme infantile dans les pays en développement et développés, en particulier dans les zones urbaines.
« Cependant, la quasi-totalité (92 %) des enfants qui développent un asthme lié à la pollution routière vivent dans des régions qui respectent les niveaux recommandés de polluants fixés par l’OMS, notamment la concentration moyenne annuelle en dioxyde d’azote (NO2) », soulignent les auteurs, ce qui les amène à suggérer de réviser les seuils.
Un autre rapport intitulé « Compte à rebours sur la santé et le changement climatique » publié en novembre dernier dans « The Lancet » (2)dresse un constat alarmant. Si les choses restent en l’état avec des émissions de carbone élevées (+ 2,6 % entre 2016-2018), un enfant né aujourd’hui, vivra dans un monde plus chaud de 4 degrés en moyenne d’ici ses 71 ans. Les conséquences prévisibles sur la santé pourraient survenir tout au long de la vie : diminution de la fonction respiratoire, aggravation de l’asthme, risque accru de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.
« Les enfants sont particulièrement vulnérables aux risques sanitaires liés aux changements climatiques, est-il expliqué. Leur corps et leur système immunitaire sont encore en train de se développer, ce qui les rend plus sensibles aux maladies et aux polluants ».
(1) Achakulwisut P. et al. The Lancet Planetary Health, 2019
(2) Watts N et al. The Lancet, 394, 1836-1878, november 16, 2019.
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