96 % des internes considèrent que le financement du système de santé français n'est pas adapté et doit être revu, selon une enquête réalisée en direct par l'Intersyndicat national des internes (ISNI) auprès des 200 jeunes médecins présents à son université de rentrée, à Poitiers.
44 % des internes se sont prononcés dans ce cadre pour un rôle plus important de l'assurance-maladie obligatoire dans le financement des soins tandis que seulement 4 % se sont exprimés en faveur d'une plus grande participation des complémentaires santé.
Comment réformer ? Comment rendre le système de santé plus efficient ? Plusieurs acteurs du monde de la santé, au cours d'une table ronde, ont tenté d'éclairer les internes sur les pistes sur la table.
Supprimer le PLFSS
« On joue à la tuyauterie et au yoyo avec le financement de la Sécurité sociale », a expliqué en préambule le député Les Républicains (LR), le Dr Jean-Pierre Door, soutien de François Fillon à la primaire de la droite et du centre. Les dépenses de l'assurance-maladie sont de l'ordre de « 450 milliards d'euros par an, soit 12 à 13 % du PIB » et « supérieures aux recettes ». Selon cet ancien cardiologue, il est impératif de rééquilibrer les recettes et les dépenses. De fait, le député du Loiret est favorable à l'instauration d'une règle d'or (retour à l'équilibre des comptes sociaux). Il prône la suppression du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « Les recettes devraient être intégrées dans le projet de loi de finances (PLF) puis un débat avec l'ensemble des acteurs sur les besoins en matière de soins et de prévention devrait être réalisé », détaille-t-il.
Multiplier les conventions complémentaires - professionnel de santé
Cette position est loin de faire l'unanimité. La redéfinition du panier de soins a également été largement discutée. Le Dr Jean-Martin Cohen Solal, délégué de la Mutualité française, a souligné avoir « du mal à comprendre la différence » entre le petit risque qui reviendrait aux complémentaires et le gros risque qui serait pris en charge par l'assurance-maladie, une autre proposition choc émanant du programme santé du candidat LR à l'Élysée. « Le gros risque, est-ce de l'optique et du dentaire ? », s'interroge-t-il. Le « contrôle national de secteur privé » proposé par François Fillon dans son programme santé est un autre point d'incompréhension. La recette, selon le Dr Cohen Solal, pour rendre efficient le système de santé serait de commencer par éviter les doublons d'examens, de développer la chirurgie ambulatoire, d'accentuer la prévention et de multiplier les conventions entre complémentaires et professionnels de santé. « Les prix de l'optique et du dentaire sont délirants. Je souhaite travailler plus avec les professionnels de santé et signer des conventions de partenariat gagnant-gagnant », commente-t-il. « Les complémentaires doivent garder des prix acceptables et permettre un accès aux soins, sinon les patients renonceront », ajoute-t-il.
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