DE NOTRE CORRESPONDANT
RÉUNIR LE CONSEIL régional et les Conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin au sein d’un Conseil unique : tel est l’enjeu du référendum organisé le 7 avril en Alsace. « La réforme, prévue dans le processus de décentralisation, doit permettre de réduire les niveaux administratifs, de travailler plus efficacement et de faire des économies tout en améliorant la visibilité de l’Alsace », explique le Dr Yves Le Tallec, ophtalmologiste et conseiller général UMP du Bas-Rhin. Un référendum est obligatoire pour modifier les collectivités territoriales, mais des considérations politiques se sont greffées au débat et risquent d’en faire un plébiscite pour ou contre la majorité alsacienne UMP, regrette le médecin.
Habituée depuis longtemps à penser à l’échelon « régional », l’union régionale des médecins libéraux d’Alsace (URMLA) estime que « la région constitue un bon niveau d’action politique », relève le Dr Pierre-Paul Schlegel, généraliste à Mulhouse et président CSMF de l’URMLA. Certains de ses membres ont souhaité que l’Union incite les patients à se rendre aux urnes le 7 avril en envoyant des affiches aux médecins. « Voter est un devoir, et nous devrions nous engager pour le civisme », estime le Dr François Pélissier. L’URMLA a abandonné l’idée, estimant que la sensibilisation politique ne faisait pas partie de ses missions.
« Quand je vois le luxe dans lequel est installé le Conseil Général du Haut-Rhin, je me dis qu’il y a effectivement des économies à faire », avance le Dr Marcel Ruestsch, généraliste près de Colmar. Le Dr Jean-Luc Seegmuller, ophtalmologiste et président des spécialistes CSMF d’Alsace, estime que la réforme est « une excellente idée », mais il redoute qu’elle ne tourne mal : « cela n’intéresse pas les gens, et si le référendum est un échec par manque de participation, cela donnera l’image d’une Alsace qui ne sait pas ce qu’elle veut ». Le seuil des votants pour le oui devra atteindre 25 % des inscrits pour valider le référendum.
Un référendum mal ficelé pour le PS.
A l’image d’une partie des socialistes du Bas-Rhin, le Dr Alexandre Feltz, adjoint au maire chargé de la santé à Strasbourg, s’abstiendra le 7 avril : « Le référendum est mal ficelé, la réforme est une bonne idée mais la nouvelle structure se contentera de remplacer des strates administratives par d’autres », regrette-t-il. La question du siège du nouveau Conseil, qui sera réparti entre Strasbourg, Colmar et Mulhouse, risque selon lui de rendre la nouvelle structure ingouvernable. Cet argument est partagé par les opposants au projet, par ailleurs plus nombreux dans le sud de l’Alsace que dans le nord.
Dans tous les cas, la fusion des départements et de la région ne changerait rien dans le domaine de la santé, qui ne fait pas partie des compétences territoriales. L’organisation des structures médico-sociales par contre, notamment celles de l’enfance, du handicap et des personnes âgées, pourrait être adaptée à la nouvelle architecture régionale. Il en est de même pour les syndicats et les ordres des professionnels de santé, même si la question n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Les ordres départementaux et régional n’ont pas les mêmes fonctions, et les deux niveaux subsisteront, conclut le Dr Jean-Marie Letzelter, président de l’Ordre des médecins du Bas-Rhin.
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