Les « rues scolaires », un dispositif plébiscité par les parents et la Ligue contre le cancer

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Publié le 14/10/2022
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Selon des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de trois enfants sur quatre respirent un air toxique en France, avec des effets délétères et durables sur leur santé en raison de « l’immaturité de leurs organismes et de leur fréquence respiratoire » (1,5 fois plus élevée que celle des adultes), explique la Ligue contre le cancer, dans un communiqué.

L’association a participé en 2021 à l’enquête menée par Santé publique France (SPF) auprès de parents d’enfants de 3 à 10 ans, en France métropolitaine et dans les DROM. Publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), à l’occasion de la Journée nationale de la qualité de l’air*, ce 14 octobre, cette étude visait à évaluer leur adhésion au dispositif de « rues scolaires ». Ces axes routiers, « où l’accès des véhicules motorisés est interdit aux heures d’arrivée et de sortie des élèves », sont « une des mesures pour limiter leur exposition à la pollution de l’air ».

Réalisée entre le 6 et le 17 juillet 2021 auprès d’un échantillon représentatif de 1 230 parents d’enfants, cette enquête révèle que 78 % des parents interrogés sont préoccupés par l’impact de la pollution de l’air sur la santé de leurs enfants. Et, 84 % se disent favorables au dispositif des rues scolaires, et notamment ceux appartenant à la catégorie socioprofessionnelle « ouvriers » (91 %).

Un plébiscite également à l'international

Si plusieurs freins sont soulevés (disponibilité de place de parking et déplacement du trafic routier dans les rues avoisinantes), ce sondage confirme l’intérêt suscité par ce dispositif auprès des parents. Les résultats rejoignent ceux obtenus par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un sondage mené en septembre 2020 auprès des parents d’enfants âgés de 0 à 15 ans habitant dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants : 87 % d’entre eux se déclaraient favorables aux rues scolaires.

« Les parents sont prêts à changer leur mobilité », ajoute SPF, citant d’autres résultats obtenus par l’étude sur les mobilités domicile-école réalisée par l’entreprise Eco CO2 en 2020. Selon cette enquête, 76 % des parents étaient prêts à participer à une concertation pour améliorer les déplacements autour de l’établissement scolaire de leur enfant.

Forte de ces résultats, la Ligue contre le cancer s’investit dans la promotion de ce dispositif. Elle mène des interventions en milieu scolaire visant à sensibiliser les enfants, les parents et le corps enseignant aux effets sanitaires de la pollution de l’air et à l’intérêt des rues scolaires. En parallèle, l’association a lancé un projet de recherche-action pour évaluer l’impact de l'implémentation sur la qualité de l’air.

« Si l’impact néfaste de la pollution de l’air sur notre santé est connu de tous, beaucoup ignorent qu’elle engendre des cancers. Elle est pourtant la 3e cause de mortalité évitable, derrière le tabac et l’alcool ! Il est du devoir de la Ligue d’interpeller les pouvoirs publics et de sensibiliser largement à cette problématique majeure. Comme les "espaces sans tabac" pour la cigarette, les "rues scolaires" promues par la Ligue ont pour objectif d’éveiller les consciences quant aux dangers de la pollution de l’air », explique Daniel Nizri, président bénévole de la Ligue contre le cancer.

* Organisée par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires.


Source : lequotidiendumedecin.fr