Première étape de la levée progressive des mesures de restrictions, la réouverture des écoles maternelles et primaires, collèges et lycées est maintenue aux dates prévues avec la mise en place d’un « protocole très strict » et un « renforcement massif des capacités de tests ».
« Nous avons la conviction que les dégâts causés par la fermeture prolongée des écoles sont tout simplement catastrophiques et peuvent entraîner des dommages de long terme », a expliqué le Premier ministre, Jean Castex, lors d'une conférence le 22 avril. Les sociétés savantes de pédiatrie ont en effet régulièrement alerté sur les effets délétères de la fermeture des établissements scolaires, estimant que la mesure ne pouvait être adoptée qu’en dernier recours.
Les cantines, « le maillon faible »
Après trois semaines de fermeture, les classes de maternelle et primaire rouvriront donc le 26 avril, tandis que celles de collège et lycée poursuivront le distanciel jusqu’au 3 mai, avant une reprise en présentiel en demi-jauge pour les élèves de 4e et 3e des quinze départements les plus touchés par la pandémie, et pour tous les élèves de lycée qui alterneront entre présentiel et distanciel.
Cette reprise s’accompagnera de nouvelles mesures. « Nous fermerons la classe dès qu'il y a un cas de contamination », a indiqué le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, jugeant « préférable d'avoir 1 % des classes de France qui ferment que 100 % des écoles ».
Si les contaminations dans les écoles ont un effet mineur sur l’épidémie, notamment selon le Pr Arnaud Fontanet, responsable de l'unité Épidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur, les cantines sont « le maillon faible », selon les propos du ministre recueillis par le « Parisien ». Un espacement de deux mètres entre les élèves y sera désormais exigé, Jean-Michel Blanquer recommandant aux parents « de ne pas envoyer leur enfant à la cantine quand ils peuvent le faire ». Le ministre incite par ailleurs à la mise en place de classes en plein air.
400 000 tests salivaires par semaine et 64 millions d'autotests commandés
En parallèle, le recours aux tests de dépistage sera renforcé. D’un objectif de 300 000 tests PCR salivaires par semaine avant la fermeture, le gouvernement souhaite passer à 400 000 tests hebdomadaires dans un premier temps, puis à 600 000 d'ici à la mi-mai. Ces tests salivaires, mieux acceptés par les jeunes élèves et leurs parents que les tests par prélèvement nasopharyngé, seront déployés en priorité dans les écoles élémentaires des départements avec une incidence élevée.
Pour les élèves de plus de 15 ans, ainsi que pour les personnels, les autotests antigéniques (ATAG), par prélèvement nasal, seront introduits. Suivant ainsi les propositions du Conseil scientifique, qui voit dans ces autotests un « atout pour la gestion l’épidémie » et préconise un déploiement prioritaire en milieu scolaire, le gouvernement a annoncé une commande de 64 millions de ces tests.
Dès la rentrée du 26 avril, les personnels de l’Éducation nationale réaliseront le test chez eux. Et, à partir du 10 mai, les lycéens y seront soumis chaque semaine, au sein de leur établissement. Si la Haute Autorité de santé ne s’est pas montrée, dans un premier temps, favorable à leur utilisation chez les moins de 15 ans, elle devrait se prononcer prochainement sur l'opportunité d’une extension de leur usage. En attendant, les collégiens auront accès aux tests salivaires.
Du côté des enseignants, ces annonces sont jugées « plutôt rassurantes face à la nécessité de reprendre avec prudence », a réagit Stéphane Crochet, secrétaire général de SE-Unsa, auprès de l'AFP.
Des indicateurs épidémiologiques à un niveau élevé, malgré une amorce de décrue
« Le pic de la troisième vague semble derrière nous », selon Jean Castex, qui appelle à « rester vigilants ». Mais si les projections de l'Institut Pasteur laissent entrevoir une amélioration, les indicateurs épidémiologiques restent à un niveau élevé, selon le dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France (SPF). En semaine 15 (du 12 au 18 avril), les admissions à l’hôpital ont reculé de 4 % et celles en « soins critiques » de 6 %, mais « 31 147 personnes étaient toujours hospitalisées au 20 avril (versus 31 287 le 13 avril, soit -0,4 %), dont 6 000 patients en soins critiques (versus 5 969, soit +0,5 %) », souligne SPF.
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