Marisol Touraine, audacieuse et courageuse ? C'est en tout cas ce que tend à démontrer un baromètre du courage politique, classement des personnalités qui s'engagent dans les réformes, lancé par une équipe de professeurs, politologues et experts en communication qui se revendique « totalement non partisane ».
L'actuelle ministre de la Santé est la 4e personnalité jugée la plus audacieuse depuis 2007 (parmi les actuels et anciens ministres et premiers ministres), derrière Christine Lagarde, Xavier Darcos et Rachida Dati. Mais c'est aussi la plus courageuse depuis douze mois, devant les ministres socialistes du Travail, Myriam El Khomri, de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et la secrétaire d'État chargée du Numérique et de l'Innovation, Axelle Lemaire.
Les quatre réformes menées par Marisol Touraine (loi de santé, retraite, fin de vie et vieillissement) ont été jaugées selon une appréciation de 0 à 100 % sur plusieurs critères : un indice de risque politique (possibilité d'adoption du projet de loi), le niveau de perturbation (polémique, manifestation, blocage, mise en minorité au Parlement) et l'atteinte des objectifs (similitude entre le texte adopté et la copie d'origine).
La loi de santé obtient un indice de risque politique de 75 %, un niveau de perturbation de 50 % et une atteinte des objectifs de 60 %.
Biais médiatique
Le classement fonctionne selon un double mécanisme : plus un ministre a lancé de réformes risquées – qui risquent de ne pas être adoptées –, mieux il est classé dans le baromètre de l'audace ; plus il a fait adopter de réformes risquées, mieux il est classé dans celui du courage.
Les experts ont sélectionné les réformes à l'étude depuis 2007 au regard de leur écho médiatique. Sont retenues celles qui donnent lieu à plus de 50 articles dans « le Monde », « le Figaro » et « les Échos » un mois avant l'annonce politique et jusqu'à trois mois après l'adoption. Une soixantaine de personnalités politiques a été passée au crible par les auteurs de l'étude.
Concernant respectivement le courage et l'audace, l'ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot se retrouve donc 32e et 33e pour sa loi HPST. Son successeur Xavier Bertrand occupe la 17e et 18e place pour la réforme de Pôle Emploi, du contrôle des médicaments et du travail dominical. L'actuel patron de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch obtient la 18e et 23e position pour les réformes du RSA et du service civique.
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