Il est des inégalités de santé qui ont la vie dure. Aujourd’hui encore, les anciens cadres meurent plus tard que les anciens ouvriers – 3,3 ans plus tard, pour être précis. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de la statistique (DREES) établit ces chiffres dans une récente étude (*).
Menée à partir d’un échantillon de 35 000 retraités nés en 1942, cette analyse montre qu’un retraité ayant exercé en tant que cadre ou profession intellectuelle supérieure a la plus longue espérance de vie à 55 ans : 28,6 ans. Une « espérance » qui chute à 27,8 ans en moyenne pour un ancien artisan, commerçant ou chef d’entreprise, à 26,8 ans pour une « profession intermédiaire », 26,3 ans pour un ancien agriculteur, 25,7 ans pour un ancien employé et 25,3 ans pour un ancien ouvrier.
Pourquoi un tel fossé ? « Ces différences tiennent à des expositions aux risques d’accidents et de maladies professionnels différenciées d’une catégorie à l’autre mais aussi à des disparités en matière de comportements vis-à-vis de la santé et de conditions de vie », commentent les auteures de l’étude.
(*) Virginie Andrieux et Cécile Chantel, « Espérance de vie, durée passée à la retraite », Dossier Solidarité Santé n° 40, DREES, juin 2013.
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