« Le spatial possède un potentiel d’inspiration. » Cette petite phrase à première vue anodine de Thomas Pesquet, qui date de 2019, nous avons tous pu en vérifier récemment la pertinence. La conquête des étoiles nous projette dans un infiniment grand qui enchante notre rapport à l’espace et transcende le génie humain. Les fusées qui décollent avec succès rendent l’univers plus accessible et aplanissent les distances interstellaires, tout en gommant sur terre les frontières entre les hommes et les nations. Les récentes images partagées par l’équipage du SpaceX arrivant à bord de l’ISS n’ont fait que renforcer ce sentiment. Voir ces femmes et ces hommes se souhaiter la bienvenue, se congratuler avec ferveur, s’embrasser en apesanteur… Observer aussi comment, avec une simplicité désarmante, notre héros national démystifie la station spatiale en partageant ses images de la vie à bord, faisant entrer cette routine-là dans notre quotidien en un simple clic… Constater enfin que le Commandant Pesquet succède à une Commandante, Shannon Walker, ce qui permet aux jeunes femmes de se dire que pour elles aussi, cette aventure-là est possible.
Sur le plan des responsabilités comme sur celui des symboles, rien n’a été laissé au hasard. L’écusson de la mission Alpha, nom choisi en référence au système stellaire d’Alpha Centauri, établit un lien fort avec Proxima, nom de la première mission de Thomas Pesquet. Ces étoiles véhiculent une idée de proximité avec les hommes ainsi que la continuité de son travail d’astronaute. Le logo de la mission est encerclé de 17 bandes de couleurs : elles représentent les 17 objectifs de développement durable déterminés par l’ONU pour mettre fin à la pauvreté, la faim, l’exclusion, pour promouvoir les énergies non polluantes, le recyclage, la lutte contre les inégalités, l’accès à l’éducation et à la santé. Au-delà de l’exploration de la vie dans le cosmos, l’ancrage avec le développement durable est bien présent et positionne clairement la mission comme une réponse aux challenges que notre humanité doit relever. Y figurent aussi, représentés par des étoiles, les dix Français qui sont allés avant lui s’aventurer dans l’espace : Jean-Loup Chrétien, Patrick Baudry, Michel Tognini, Jean-Pierre Haigneré, Jean-François Clervoy, Jean-Jacques Favier, Claudie Haigneré, Leopold Eyharts et Philippe Perrin.
Étude du vieillissement cellulaire et impact des radiations
Cette continuité et cette vision dans laquelle il s’inscrit ne doivent pas nous faire oublier la mission scientifique menée par le commandant de l’ISS Thomas Pesquet et son équipe : ils ne sont pas partis dans l’espace pour incarner un rêve d’enfant devenu réalité. Ils sont là-haut aussi pour faire progresser la science et ils vont pour cela mener plus de 200 expériences – dont certaines concernent la recherche contre le cancer -, faire des calculs et délivrer à l’humanité tout entière des résultats. Étude du vieillissement cellulaire et impact des radiations, tests sur des emballages plus écologiques, impact de la micropesanteur sur la nutrition, étude du sommeil lors des missions spatiales habitées de longue durée : « Je veux montrer aux gens à quel point c’est intéressant, à quel point les recherches qu’on mène sont pour eux », expliquait récemment Thomas Pesquet, dans une interview. Des projets, proposés par des étudiants, seront aussi menés pendant la mission : l’un d’eux, TetrISS, consiste à observer en 3D les ondes ultrasonores ; l’autre, Eklosion, symbolise le lien entre l’astronaute et nous, grâce à une plante qui va pousser à la fois sur Terre et dans l’ISS. J’ai lu que ce projet s’appelait initialement « la rose du Petit Prince »...
Ces recherches n’existeraient pas sans une alliance très forte entre le public (la NASA, l’Agence Spatiale européenne) et le privé (Space X, Elon Musk). En ce sens, ils représentent une source d’inspiration importante pour moi car ce sont ces partenariats public/privé qui vont nous aider, dans la collaboration et l’innovation, à dessiner la santé de demain. Alors nous, les Terriens, nous pouvons continuer de compter sur Thomas Pesquet et son équipe de la mission Alpha pour nous faire vibrer avec l’ISS jusqu’à leur retour sur terre en octobre. Comme le disait un autre Prince, plus petit, né de l’imagination de Saint-Exupéry, habitant une constellation imaginaire de papier où nous avons tous appris à devenir plus grands, « le véritable voyage, ce n’est pas de parcourir le désert ou de franchir de grandes distances sous-marines, c’est de parvenir en un point exceptionnel où la saveur de l’instant baigne tous les contours de la vie antérieure. »
Exergue : Ils sont là-haut aussi pour faire progresser la science et ils vont pour cela mener plus de 200 expériences
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation