FRANÇOIS HOLLANDE précisera cette semaine ses propositions sur le système de santé et de protection sociale. Ses deux principaux conseillers santé/social, Marisol Touraine et Jean-Marie Le Guen, organisent à Paris un forum sur le thème « la santé est notre avenir » le 1er et 2 février prochain, que le candidat à la présidentielle clôturera. Le programme des ateliers reflète la volonté de réduire les inégalités (« refonder les soins de premier recours, instaurer une véritable démocratie sanitaire, protéger la santé des plus vulnérables, garantir l’accès à la santé pour tous »...) et de soutenir clairement l’hôpital public.
D’ores et déjà, une petite dizaine d’« engagements », sur les soixante rendus publics la semaine dernière, concernent la protection sociale et le système de santé. L’hôpital public se taille la part du lion, avec une réforme de la tarification « pour mettre fin à l’assimilation avec les établissements privés » (fin de la convergence tarifaire). « Je le considérerai comme un service public et non comme une entreprise », écrit-il.
Généralistes : augmenter la part forfaitaire de rémunération.
Au chapitre de la démographie, exit toute mesure coercitive qui prévoirait, comme dans la plateforme initiale du PS, d’obliger les jeunes médecins à s’installer dans les régions sous-dotées : la création de pôles de santé de proximité dans chaque territoire devrait permettre de renforcer la présence médicale dans les secteurs fragiles, l’objectif fixé étant de ne pas dépasser « 30 minutes de transport » pour accéder aux soins d’urgence.
Afin de combattre le renoncement aux soins, François Hollande s’engage à « encadrer les dépassements » d’honoraires (sans mentionner le secteur optionnel ni les modalités de ce plafonnement). Il entend également favoriser la baisse des prix des médicaments et supprimer le droit d’entrée de 30 euros dans le dispositif de l’aide médicale d’État (AME).
S’agissant de la rémunération, le candidat socialiste propose d’augmenter la part de paiement forfaitaire des médecins généralistes libéraux afin de valoriser la dimension de santé publique dans les consultations.
Fin de vie : droit à une assistance médicalisée.
François Hollande ne parle pas d’abroger les grandes lois santé des quinquennats précédents (réforme de l’assurance-maladie ou loi HPST par exemple). Mais il promet de lancer une réforme de la dépendance « permettant de mieux accompagner la perte d’autonomie », de garantir un volet handicap dans chaque loi avec renforcement des sanctions si le quota des 6 % de travailleurs handicapés dans les entreprises, services publics et collectivités n’est pas respecté. Et s’il ne parle pas d’euthanasie, il suggère que toute personne majeure en phase terminale d’une maladie incurable puisse demander « dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ».
Sur le financement enfin, il reprend la proposition du PS de fusionner à terme l’impôt sur le revenu et la CSG dans le cadre d’un prélèvement simplifié sur le revenu. Les recettes de la Sécurité sociale seraient
« garanties », et la taxation des revenus du capital alignée sur celle du travail.
Déjà fait, tacle l’UMP.
« Ces propositions ont déjà été engagées par le gouvernement » a répliqué l’eurodéputé et secrétaire national de l’UMP, Philippe Juvin. Il a cité l’installation de 231 maisons de santé, la signature de 150 contrats d’engagement de service public pour lutter contre les déserts médicaux, et précisé que le plafonnement du temps de transport aux urgences figure dans le programme santé de l’UMP.
Jean Leonetti, ministre des Affaires européennes, ancien président de la Fédération hospitalière de France, et rapporteur de la loi sur la fin de vie, renchérit sur le mode du « déjà fait ». Il s’étonne que François Hollande « prône une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité car ce dispositif existe déjà en France ». « Le président de la République en a fait une priorité depuis 2007 : 230 millions d’euros ont été mobilisés ; les services de soins palliatifs se sont multipliés ; les lits dédiés à l’accompagnement de fin de vie ont été rendus obligatoires par la loi ; une filière universitaire a été créée » a t-il déclaré.
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