Pollution industrielle de l’air : des dommages estimés entre 277 et 433 milliards d’euros par an en Europe

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Publié le 30/09/2021

Crédit photo : S.Toubon

Les dommages sanitaires et environnementaux de la pollution industrielle de l’air en Europe représentent un coût annuel estimé entre 277 et 433 milliards d’euros par an, selon un rapport de l'Agence européenne de l'environnement (AEE) publié le 29 septembre. « Cela équivaut à environ 2 à 3 % du PIB de l'Union européenne (UE) et est supérieur à la production économique totale de nombreux États membres cette année-là », relève l'AEE, dans une note de synthèse.

L’analyse porte sur les données de 2017 issues des plus importantes installations industrielles du continent (Royaume-Uni compris). Malgré les progrès « considérables » de l’industrie pour réduire les impacts de ses activités, « les coûts sociétaux ou "externalités" causés par la pollution atmosphérique du secteur restent élevés », est-il souligné, les « externalités » étant définies comme « les coûts imprévus d'une activité, tels que les déchets d'usine ou les émissions d'une centrale électrique, sur un tiers ou la société en général ». Sont ainsi pris en compte les maladies, les décès prématurés mais aussi la détérioration des écosystèmes, des habitats et des cultures induits par l’activité industrielle.

Un impact prépondérant des centrales thermiques au charbon

Plusieurs secteurs sont particulièrement émetteurs de polluants, et en premier lieu, les centrales thermiques, fonctionnant majoritairement au charbon. Suivent l'industrie lourde, la production et le traitement des carburants, l’industrie légère, la gestion des déchets, l’élevage et le traitement des eaux usées.

Parmi les 11 655 exploitations ayant déclaré des émissions de polluants, 211 sites sont responsables de la moitié des coûts, indique également le rapport. Ils sont majoritairement situés en Allemagne, au Royaume-Uni, en Pologne, en Espagne et en Italie. Parmi les 30 installations les plus polluantes du continent figurent 24 centrales thermiques, dont 15 sont en Europe occidentale et sept en Allemagne.

Alors que le coût des externalités de l’activité industrielle n'est pas pris en compte dans le prix des produits et services, l’objectif de cette évaluation est « d'établir des moyens de "normaliser" les considérations de coûts externes dans la production totale pour tenir compte de l'efficacité des usines », souligne l’AEE.


Source : lequotidiendumedecin.fr