Rachel Farr et Charlotte Patterson (Université de Virginie) rapportent leurs résultats de l’étude des différences et des similitudes dans l’éducation des enfants, entre des couples gays (homosexuels masculins et féminins) et hétérosexuels, qui ont adopté des enfants.
Leur conclusion est que : « l’orientation sexuelle des parents est moins importante que la cohésion entre ces deux personnes en tant que couple, ainsi que leur capacité à agir en cohérence, et à soutenir la position éducative de l’autre parent ».
Alimentation, jeux
Les parents qui présentent le meilleur degré de satisfaction concernant leurs arrangements ensemble pour les grandes tâches autour des enfants (alimentation, habillage, temps passé à jouer) ont des enfants qui présentent le moins de troubles du comportement (impulsivité, agressivité).
La répartition des tâches éducatives entre les parents n’apparaît pas très importante, mais ce qui compte est l’harmonie des relations entretenues par les deux parents entre eux.
Les chercheurs observent par ailleurs des différences dans la division des tâches autour de l’enfant, entre les couples gays et les couples hétérosexuels.
Nouveaux modes de fonctionnement
Ainsi, les couples lesbiens et homosexuels masculins créent de nouveaux modes de fonctionnement entre eux et pour d’éducation des enfants, en dehors des rôles traditionnels selon le genre (tâches traditionnellement considérées comme plus spécifiquement masculines ou féminines).
Des observations qui sont importantes pour les professionnels de l’adoption et tous ceux qui travaillent avec les familles adoptantes, soulignent les chercheurs.
Ils ont recruté des familles adoptantes sur tout le territoire des États-Unis : 25 autour d’un couple lesbien, 29 d’un couple homosexuel masculin et 50 couples hétérosexuels.
Questionnaires et vidéos
Les enfants avaient été placés tôt dans ces familles (proches de la naissance) et l’étude a été menée lorsqu’ils avaient 3 ans.
Les parents ont répondu à un questionnaire. Ils ont aussi été l’objet d’observations par les chercheurs. Des enregistrements vidéo ont été analysés. Les interactions ont été évaluées comme « étayantes » ou « indéterminées » à l’aide d’un test adéquat.
Les observateurs découvrent que les couples lesbiens et gays partagent plus fréquemment les tâches de manière égale ; tandis que dans les couples hétérosexuels, chacun tend à se spécialiser, les mères accomplissant d’ailleurs davantage de tâches que les pères.
Soutien et compétition
Il leur est apparu clairement que « les autres aspects du rôle parental co-éducatif, tels que la façon dont les parents se soutiennent, ou le degré de compétition, sont en relation directe avec les problèmes de comportement des enfants ».
On observe que le degré d’insatisfaction parentale concernant le partage des tâches est significativement corrélé à une augmentation des troubles du comportement, et que cela n’est pas lié aux orientations sexuelles des parents.
Et que les interactions positives entre les parents (plaisir et engagement) sont associées à des comportements positifs des enfants dans les trois types de familles.
Child Development, édition de juillet-août 2013.
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