Près de la moitié de la population mondiale se nourrit mal

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Publié le 23/11/2021
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Crédit photo : PHANIE

Près de la moitié de la population mondiale (48 %) se nourrit mal, soit en consommant trop (26 % en surpoids, 13 % en état d'obésité) soit pas assez de calories (9 %), sans parler de la qualité des aliments, alerte le Rapport sur la nutrition mondiale 2021, publié ce 23 novembre, en soulignant les effets désastreux sur la santé et… la planète.

Chaque année depuis 2013, les experts indépendants de cette initiative (soutenue notamment par la Commission européenne et la fondation Bill and Melinda Gates) publient un rapport sur l'état mondial de la nutrition, en se fondant sur les données d'organisations comme l'Organisation des Nations unies, l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ou l'Unicef. 

Des objectifs nutritionnels qui s'éloignent 

Au rythme actuel, le monde n'atteindra pas les cibles mondiales fixées par l'OMS pour 2025. Ainsi près de 150 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrent d'un retard de croissance, plus de 45 millions sont émaciés (trop minces pour leur taille) et près de 40 millions en surpoids. « Des niveaux inacceptables de malnutrition », avec même une aggravation de l'anémie dans 161 pays, lit-on.

Chez les adultes, aucun pays n'est sur la voie d'une réduction de l'obésité et de la consommation de sel. En outre, les régimes alimentaires pèchent par leur qualité : la consommation de fruits est inférieure de 60 % au niveau recommandé (cinq portions par jour), celle de légumes de 40 % et celle de fruits à coque et de légumineuses, de deux tiers. Une tendance observée surtout dans les pays défavorisés. Dans les pays les plus riches, la consommation de viande rouge ou transformée atteint un niveau presque cinq fois supérieur au niveau maximal recommandé (une portion par semaine), tandis que celle de boissons sucrées ne cesse d'augmenter.  

Hausse de la mortalité et des émissions à effet de serre

Le rapport estime que les décès imputables à une mauvaise alimentation ont augmenté de 15 % depuis 2010, soit un quart de tous les décès d'adultes, avec des variations allant de 17 % en Afrique, à 31 % en Amérique du Nord et en Europe.

Par ailleurs, le rapport calcule que la demande alimentaire mondiale avait généré quelque 35 % des émissions de gaz à effet de serre en 2018. « Les aliments d'origine animale ont généralement une empreinte environnementale par produit plus élevée que les aliments d'origine végétale », lit-on.

Noircissant le tableau, la pandémie de Covid a aggravé la situation, poussant environ 155 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté, ajoute le rapport. Les chercheurs appellent donc à intensifier les efforts pour promouvoir des régimes alimentaires sains et durables, notamment grâce à des financements plus importants et des initiatives politiques d'échelle mondiale. 


Source : lequotidiendumedecin.fr