Le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) propose ses recommandations pour mettre en œuvre en France une stratégie de prévention de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées (MAMA), suite à une saisine de la Direction générale de la santé (HCSP). Le HCSP donc a évalué les bénéfices/risques de différents facteurs de risque ou de protection, comme le niveau d’éducation, l’alimentation et l’activité physique, le diabète, l’hypertension artérielle, la prise de certains médicaments.
Le rapport s’est focalisé sur les facteurs de risque et de protection modifiables (facteurs vasculaires tels que l’hypertension artérielle, le diabète, l'hypercholestérolémie, l'obésité ou l’athérosclérose, et facteurs tel qu’un niveau d’éducation plus élevé permettant une réserve cognitive plus importante ou encore certains régimes alimentaires, notamment le régime dit méditerranéen, l’activité physique ou les activités sociales). Comme le signale l’HCSP, « deux approches étiologiques dominent actuellement les recherches sur les facteurs de risque de la MA et du déclin des fonctions cognitives : l’hypothèse de la réserve cognitive et l’hypothèse vasculaire ». Le rapport a envisagé la place des médicaments (benzodiazépines, anticholinergiques) comme facteurs de risques, mais aussi des traumatismes crâniens, de l’herpès, des troubles du sommeil ou de l’aluminium. Il signale en particulier que « si chaque facteur de risque vasculaire est important, le cumul de ces facteurs a probablement un impact majeur sur le risque de développer une MAMA ».
Intervenir enfin sur la prévention, via quatre leviers d’action
Le HCSP, qui constate que « la prévention a été une des grandes absentes des différents plans sur la maladie d’Alzheimer qui se sont succédé depuis 2003 », estime justement que « l’absence de traitement curatif actuel de ces maladies rend prioritaire des actions de prévention ».
Le HCSP recommande donc quatre axes d’actions. En premier lieu, la sensibilisation de la communauté et des professionnels de la santé aux MAMA et aux possibilités de prévention (pour réduire la stigmatisation dont peuvent être victimes les personnes atteintes de MAMA et montrer qu’une prévention est possible). Il s’agirait de mettre en évidence les idées fausses sur ces maladies et les personnes atteintes, de limiter la consommation de certains médicaments (psychotropes, anticholinergiques), via des campagnes grand public, un site de référence, mais aussi la formation initiale et continue des professionnels de santé.
Le HCSP conseille aussi de promouvoir des actions de prévention des MAMA à des moments cibles et pour des publics cibles, par exemple en intégrant aux consultations de prévention la promotion de la santé et la prévention des maladies chroniques (en insistant sur l’hypertension artérielle, l’alimentation, et l’activité physique).
Par ailleurs, il souhaite que la démence soit intégrée dans la Stratégie nationale de santé et le futur Plan national de santé publique. Enfin, il veut promouvoir la surveillance épidémiologique et la recherche sur la prévention de ces maladies : la surveillance car elle est essentielle pour évaluer à long terme l’ensemble des mesures, et la recherche pour mieux connaître les facteurs modifiables de survenue de troubles cognitifs.
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