Ni homme, ni femme. Pour avoir tenté de changer d’identité de genre, quatre transsexuels ont été condamnés disent-ils, à vivre « dans les limbes ». Depuis l’intervention, ils n’ont plus d’organe masculin et encore moins féminin, l’opération ayant tourné au désastre médical.
Selon leur récit, la descente aux enfers aurait commencé en 2011 dans les services du Policlinico Umberto, le grand hôpital romain universitaire équipé d’un département à la pointe spécialisé dans les changements d’identité sexuelle. C’était du moins la réputation de cet établissement avant que les quatre patients ne portent plainte contre la Santé italienne pour « lésions volontaires et mauvais traitements ».
Dans leur plainte déposée auprès du tribunal de Rome, les transsexuels affirment que les médecins n’ont jamais évoqué les risques postopératoires. Plus, ils n’auraient pas averti leurs patients, que l’intervention serait effectuée selon un nouveau protocole encore au stade expérimental. Et que très peu d’opérations identiques ont été effectuées depuis la mise au point de cette nouvelle méthode qui prévoit d’abord le prélèvement de tissus dans la cavité buccale du patient.
Investir dans les structures et les hommes
Les cellules sont ensuite cultivées in vitro pour créer un vagin. « Ils ont démoli mes organes génitaux masculins pour créer une cavité vaginale. Quelques jours après l’intervention, une infection s’est déclenchée et la cavité s’est refermée. Je vais devoir porter un dilatateur vaginal en silicone rempli de solution physiologique pendant toute ma vie », a confié l’un des quatre patients à l’agence de presse italienne Ansa. Il a ajouté que les médecins lui ont ensuite proposé de repasser au bloc. Cette fois-ci, du tissu aurait été prélevé sur son abdomen. « Je n’ai pas eu le courage de repasser sur la table. À 28 ans, ma vie est foutue », constate ce transsexuel.
Cette affaire a levé le voile sur le drame des transsexuels qui optent pour la solution de l’opération en Italie. Un mauvais choix selon l’avocate transsexuelle Alessandra Gracis qui a choisi la Californie. « Nous n’avons pas de centre de spécialisation sur le modèle Charing Cross Hospital à Londres. Il faudrait investir dans des structures et surtout, pour les ressources humaines », estime cette avocate qui défend un groupe de 13 transsexuels ayant eux aussi porté plainte contre leurs médecins pour mauvais traitements.
Selon l’ONIG, l’observatoire sur les identités de genre, quelque 120 candidats au changement d’identité sexuel se retournent chaque année vers les structures disséminées aux quatre coins de la péninsule.
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