Il est nécessaire d'investir davantage dans le Service de santé des armées (SSA), sursollicité à la fois par les opérations militaires françaises et par la crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid-19, a estimé mercredi 20 juillet le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
« Pour moi, c'est un service sur lequel il faut investir de manière majeure », a-t-il affirmé lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères et de Défense du Sénat, en précisant avoir demandé au directeur du SSA de lui « faire des propositions ».
« J'ai une dette vis-à-vis de ce service en tant qu'ancien ministre des Outre-mer. Sans le Service de santé des armées, une part importante de nos capacités sanitaires en outre-mer se serait écroulée » au pic de la pandémie, a souligné le ministre.
Pendant la première vague de Covid en 2020, le SSA, qui représente 1 % de l'offre de soins en France, a pris en charge 3 % des patients atteints par le virus en réanimation pour soutenir un système de santé civil sous tension, tout en continuant à assurer sa mission première : le soutien médical des forces armées et de leurs blessés.
Des unités fatiguées
« Il y a beaucoup d'unités qui sont fatiguées, sollicitées par les opérations, sollicitées par la crise sanitaire et on ne pourra pas continuer indéfiniment comme ça. Il n'y a pas d'armée qui peut se projeter sans avoir l'assurance que ça suivra sur le terrain sanitaire », a commenté Sébastien Lecornu, en soulevant la « question de la stratégie des réserves au sein du SSA ».
« Je pense aussi qu'il faut remettre des moyens sur d'autres spécialités », comme la psychiatrie, a-t-il ajouté. Le syndrome post-traumatique (SPT), « les blessures psychiques sont tout aussi violentes que les blessures physiques chez nos blessés. On doit pouvoir faire mieux en nombre de médecins grâce à la réserve mais aussi sur la recherche », a-t-il poursuivi.
Dans un rapport daté de 2020, les sénateurs Jean-Marie Bockel et Christine Prunaud avertissaient qu'« avec moins de 15 000 personnes et 1,4 milliard d'euros de budget », le SSA « a perdu 1 600 postes en 5 ans et il manque au moins 100 médecins ».
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